Le cri d’alarme des humanitaires sur la « fosse commune » que devient Gaza

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Cela fait plus d’un an et demi que Benyamin Nétanyahou a déclenché une guerre d’une intensité, d’une violence et d’une durée sans précédent contre la bande de Gaza. Le premier ministre israélien s’est engagé maintes fois à remporter une « victoire totale » contre le Hamas, responsable du massacre terroriste du 7 octobre 2023.

Lire la précédente chronique de Jean-Pierre Filiu| Article réservé à nos abonnés Comment le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, continue de faire le jeu du Hamas

Mais le conflit n’a fait que conforter la mainmise islamiste sur l’enclave palestinienne, en y liquidant toute alternative politique et sociale. C’est ainsi que les récentes manifestations de contestation du Hamas ont été étouffées par la poursuite des bombardements israéliens.

Quant aux 251 otages enlevés il y a plus de dix-huit mois, 134 ont été libérés dans le cadre d’échanges, 8 l’ont été par des commandos israéliens, et 4, à l’initiative du Hamas. Seuls 24 otages seraient toujours vivants à Gaza, d’où l’inquiétude de leurs proches depuis la reprise des hostilités par Benyamin Nétanyahou, le 18 mars. Mais la prolongation de la guerre garantit la solidité de la coalition d’extrême droite, tout en préservant le pouvoir du chef du gouvernement, malgré les nombreux procès et scandales qui le visent.

La tuerie du 23 mars

Cette guerre, devenue une fin en soi pour le premier ministre israélien, a d’ores et déjà ravagé la bande de Gaza, causant la mort directe de plus de 51 000 personnes, dont plus de 15 000 enfants, selon les données des autorités locales, validées par les Nations unies. Un bilan aussi effroyable correspondrait à 1,7 million de tués, dont un demi-million de mineurs, à l’échelle de la population française.

Il doit, en outre, être aggravé d’un nombre sans doute équivalent de victimes indirectes des hostilités, du fait de la faim et des épidémies, du manque d’accès aux soins et de l’épuisement généralisé de la population. Quelque 4 000 enfants souffrent de malnutrition sévère, alors que le siège hermétique de l’enclave par l’armée israélienne dure depuis près de deux mois. Une catastrophe humanitaire d’une telle ampleur n’a pu se développer qu’en interdisant à la presse étrangère tout accès à la bande de Gaza, tandis que près de deux cents journalistes palestiniens y ont été tués.

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