Le courtier allemand Trade Republic veut passer la vitesse supérieure en France. Plus de six mois après avoir décroché une licence bancaire de plein exercice en Allemagne, il souhaite ouvrir une succursale dans l’Hexagone. « Nous avons commencé le processus avec la Banque de France, c’est une manière de renforcer la confiance de nos clients dans notre plate-forme », indique Christian Hecker, un des trois fondateurs de la fintech financière sur Internet, de passage à Paris.
Après avoir obtenu une licence d’entreprise d’investissement en décembre 2018, Trade Republic a ouvert ses activités en Allemagne en janvier 2019 et est désormais présent dans dix-sept pays de l’Union européenne, mais la France est un de ses objectifs principaux. « C’est le deuxième marché de l’épargne sur le Vieux Continent, et les besoins sont énormes. Si vous avez 18 ans aujourd’hui en Allemagne, en France, en Espagne, en Italie ou dans le reste de l’Europe, vous devrez cotiser quarante-cinq ans dans les systèmes de pension gérés par l’Etat sans être certain d’avoir suffisamment pour vivre à la retraite », observe Christian Hecker.
La fintech allemande revendique plus de quatre millions de clients en Europe. Elle administre plus de 35 milliards d’euros et emploie plus de six cents personnes, pour la plupart basées à Berlin. En France, ils seraient plus d’un demi-million à détenir un compte. Un chiffre que la plate-forme ne confirme pas. « Le moment venu, nous aurons l’occasion d’annoncer nos très beaux résultats en France », se borne à indiquer Christian Hecker.
Fait rare dans le monde des fintech et des néobanques, Trade Republic est déjà rentable. Elle a fini l’exercice 2023 dans le vert et espère être bénéficiaire dans les prochaines années, même si environ un tiers de ses revenus provient de la revente des flux d’ordres de ses clients à des intermédiaires qui se chargent de les exécuter, une pratique commune aux Etats-Unis, mais uniquement autorisée en Allemagne et qui sera définitivement interdite en 2026 en Europe. Après plusieurs levées de fonds, elle ne prévoit pas de faire appel à de nouveaux investisseurs ni de s’introduire en Bourse. « Cela peut avoir un sens pour une entreprise qui s’occupe de transactions boursières, mais nous n’avons pas de projet concret à ce stade dans ce sens », précise Christian Hecker.
Carte bancaire, PEA
Initialement connue pour avoir démocratisé, avec des frais de courtage limités à 1 euro, l’investissement en actions, en ETF (les fonds indiciels cotés en continu), mais aussi en obligations, Trade Republic a progressivement élargi sa gamme. Elle donne l’accès à des produits financiers plus sophistiqués, comme les cryptomonnaies. « Mais nous n’en faisons pas la promotion, nous ne nous concentrons pas dessus », précise Christian Hecker.
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