Les près de 300 cadres du conseil national du Parti socialiste (PS) se sont mis d’accord, dans la nuit du mercredi 31 janvier au jeudi 1er février, sur la liste aux élections européennes et acté le fait qu’elle sera conduite par l’eurodéputé Raphaël Glucksmann.
Les militants socialistes doivent maintenant se prononcer le 8 février sur cette liste et celui qui la conduira. Leur vote sera ensuite entériné le 10 février lors d’une convention Europe. Ce sera uniquement à ce moment-là que Raphaël Glucksmann, leader du mouvement Place publique, sera officiellement investi par le PS.
« On a approuvé notre liste et le fait qu’elle sera conduite par Raphaël Glucksmann à près de 60 % », a précisé à l’Agence France-Presse (AFP) Sébastien Vincini, président du conseil départemental de Haute-Garonne, qui animait la commission électorale. La liste a été adoptée par 176 voix pour, 108 voix contre et 10 abstentions.
Le PS est crédité actuellement dans les sondages de 8 à 10 % des intentions de vote, soit environ dix candidats en position éligible. Sur ces dix premiers candidats, Place publique, qui doit finaliser prochainement un accord avec le PS, espère au moins trois places, le PS souhaitant plutôt lui en réserver deux : celle de Raphaël Glucksmann et celle de l’eurodéputée sortante Aurore Lalucq, qui pourrait se retrouver en 4e position.
Derrière la tête de liste, arrivent l’actuelle eurodéputée Nora Mebarek, puis le secrétaire général du PS Pierre Jouvet, maire de Saint-Vallier (Drôme). Suivent l’eurodéputé sortant Christophe Clergeau, la maire de Feyzin (Rhône), Murielle Laurent, l’ex-député et époux de la maire de Paris, Jean-Marc Germain, la présidente des Jeunes socialistes, Emma Rafowicz, le conseiller régional des Landes Eric Sargiacomo et la porte-parole du PS, Chloé Ridel. Cette liste porte à la fois « l’héritage social-démocrate de la construction européenne » et « de nouveaux visages » marqueurs « des combats féministes et environnementaux », a salué M. Vincini.
Critiques contre la composition de la liste
Les membres du courant minoritaire du PS Refondations, proches de la maire de Paris, Anne Hidalgo, et de la présidente de la région Occitanie, Carole Delga, ont voté contre, insatisfaits de la position de leurs candidats.
Dans une lettre ouverte à Olivier Faure, Carole Delga a regretté « le manque d’ouverture territoriale » de la liste, dénonçant « le jeu des arrangements internes » qui a « effacé l’impérieuse nécessité politique à faire entendre (…) la voix de celles et ceux qu’on n’entend pas ou qui n’arrivent plus à se faire entendre ». Elle a appelé à revoir la composition de l’équipe. « Si notre parti n’émet pas un signal politique fort et notamment celui de rendre visibles tous les invisibles de notre pays, alors à quoi sert-il ? », a-t-elle commenté.
Dans une déclaration à l’AFP, le député Philippe Brun, qui était chargé d’une mission « pour que le PS retrouve la confiance des classes populaires et des classes moyennes », a, lui, décidé de démissionner de ses fonctions, déplorant que « le premier ouvrier » sur la liste soit « en 41e position, bien loin de la zone éligible ».
Sur cette liste, « le PS est rassemblé dans sa diversité », a assuré M. Vincini. « Il ne faut pas tomber dans une forme de facilité d’opposer France des villes et France des campagnes », a ajouté M. Jouvet, « élu rural et fier de l’être ».