Le comité Nobel a pu s’entretenir par visioconférence avec l’Iranienne Narges Mohammadi, prix Nobel de la paix 2023

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Un portrait de Narges Mohammadi, lauréate du prix Nobel de la paix 2023, est accroché au mur, tandis que ses enfants Kiana Rahmani et Ali Rahmani sont assis à côté d’une chaise vide, lors de la cérémonie de remise du prix Nobel de la paix 2023 à l’hôtel de ville d’Oslo, le 10 décembre 2023.

Le comité Nobel s’est entretenu pour la première fois avec l’Iranienne Narges Mohammadi, prix Nobel de la paix 2023, libérée provisoirement dans son pays pour raisons médicales, selon une vidéo mise en ligne, dimanche 8 décembre dans la soirée, par les institutions Nobel.

Dans des extraits de la vidéo, publiés sur X et Instagram, Narges Mohammadi apparemment enjouée explique notamment, tête nue, comment elle a appris, le vendredi 6 octobre 2023, qu’elle avait gagné le Nobel de la paix alors qu’elle était incarcérée à la prison d’Evin, à Téhéran.

« Dans le quartier des femmes, nous n’avons pas accès aux téléphones les jeudis et vendredis. Cependant, ce jour-là, l’une de mes codétenues a réussi à appeler son mari, qui était également en prison dans le quartier des hommes », a-t-elle témoigné en anglais. « Par leur intermédiaire, nous avons appris l’incroyable nouvelle : j’avais reçu le prix Nobel de la paix », a-t-elle ajouté. « A cet instant, le quartier des femmes de la prison d’Evin a éclaté en chants “Zan, zendegi, azadi” [“Femme, vie, liberté” en kurde] ».

Maintes fois condamnée et emprisonnée depuis 25 ans

Chemise verte surmontée d’un gilet sans manches, Narges Mohammadi a aussi entonné une version en persan du chant révolutionnaire Bella Ciao, qu’elle dit avoir aussi chanté avec ses codétenues ce jour-là.

Agée de 52 ans, la militante a été maintes fois condamnée et emprisonnée depuis 25 ans pour son engagement contre le voile obligatoire pour les femmes et contre la peine de mort, et a passé une large partie de la dernière décennie en détention. Elle a été libérée de prison mercredi, pour trois semaines, pour raisons de santé. Selon son comité de soutien, elle se trouve dans une résidence privée où elle est pour l’heure libre de ses mouvements.

Le Nobel lui avait été attribué pour son combat contre l’oppression des femmes en Iran et pour la promotion des droits humains et la liberté pour tous. Dans la mesure où elle était alors emprisonnée, ce sont ses deux enfants établis à Paris qui avaient reçu le prix en son nom. De l’ONU au comité Nobel, de nombreuses voix ont exigé, ces derniers jours, sa libération inconditionnelle et permanente.

Le Monde avec AFP

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