le climat et l’Ukraine, clés des bons scores de la gauche radicale dans les pays nordiques

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Aucun institut de sondage ne l’avait vue venir. La vague rouge et vert sortie des urnes, dimanche 9 juin, dans les pays nordiques, est d’autant plus remarquable qu’elle s’accompagne d’un recul de l’extrême droite, à contre-courant des grandes tendances en Europe et des dernières élections législatives, en Suède et en Finlande, qui ont permis à la droite de revenir au pouvoir, avec le soutien des nationalistes. Au Danemark, les sociaux-démocrates gouvernent au sein d’une coalition avec deux partis de centre droit.

A Helsinki, l’Alliance de gauche a été la première à créer la surprise, dimanche soir. Elle se classe en deuxième position, derrière le Parti de coalition nationale du premier ministre, Petteri Orpo (24,8 %). En progression de 10,4 points par rapport à 2019, la formation de gauche radicale écologiste remporte 17,3 % des suffrages, son meilleur score depuis sa création en 1990. Les Verts reculent mais conservent 11,3 % des voix, tandis que le parti d’extrême droite des Vrais Finlandais, membre de la coalition gouvernementale, se classe en sixième position avec 7,6 %.

Une heure plus tard, nouveau coup de théâtre à Copenhague : le Parti populaire socialiste décroche 17,4 % des voix – là aussi, son meilleur résultat depuis sa fondation en 1959. Il arrive en tête, devant le parti social-démocrate (15,6 %) de la première ministre, Mette Frederiksen. En ajoutant les scores de la Liste de l’unité (7 %) et de L’Alternative (2,7 %), la gauche de la gauche totalise 27,1 % des suffrages. Les souverainistes du Parti populaire danois tombent à 6,4 % et la nouvelle formation nationaliste, les Démocrates du Danemark, n’obtient que 7,4 % des voix.

Climat social tendu

Il ne reste alors plus que la Suède. Avec un suspense digne d’une finale de l’Eurovision, la chaîne SVT dévoile le classement : sans surprise, les Sociaux-démocrates gagnent le scrutin, avec 24,7 % des voix (leur meilleur score à un scrutin européen depuis 1999). Les conservateurs, donnés au coude-à-coude avec leur allié d’extrême droite, les Démocrates de Suède (SD), arrivent deuxièmes (17,5 %). Mais derrière, ce sont les Verts qui décrochent la troisième position, avec 13,9 % des voix (contre 5,1 % aux législatives de septembre 2022). Les SD chutent à 13,2 %, tandis que le Parti de gauche réalise la plus grosse progression du scrutin, à 11,1 % des suffrages (+ 4,3 points), gagnant un siège d’eurodéputé.

Dans le paysage européen, cette percée de la gauche radicale et des écologistes a de quoi surprendre. Elle a plusieurs explications. La principale réside dans le fait que, le jour du scrutin, le climat – très loin devant l’immigration – est le thème qui a mobilisé le plus les électeurs, dans les trois pays. Et ce, dans un contexte où les gouvernements – en Suède, en particulier – sont en train de revenir sur les engagements pris par leurs prédécesseurs, dénonçant l’écologie punitive et menant des politiques contraires aux objectifs fixés par l’accord de Paris en 2015. Une stratégie très critiquée par la gauche radicale et les Verts, qui ont mis le climat au centre de leur campagne.

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