Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a annoncé lundi 19 février vouloir « faire la lumière sur le sort de 23 000 personnes ayant disparu » lors du conflit entre la Russie et l’Ukraine. « Ouvert en mars 2022, le bureau de l’agence centrale de recherches (ACR) du CICR pour le conflit armé international entre la Russie et l’Ukraine » se consacre à la recherche des personnes disparues dans ce conflit, « qu’elles aient été capturées, tuées ou séparées des leurs » à la suite des combats, a précisé le CICR.
« Être sans nouvelle d’un proche, c’est un véritable supplice, une angoisse permanente. Cette réalité tragique, des dizaines de milliers de familles y sont confrontées. Elles ont le droit de savoir ce qu’il est advenu de leurs proches et, quand c’est possible, d’échanger avec eux des nouvelles », a déclaré Dusan Vujasanin, chef du Bureau de l’ACR.
L’institution précise que, au cours des deux dernières années, plus de 115 000 demandes de recherches ont été adressées par des familles venues d’Ukraine et de Russie, que ce soit par téléphone, par le biais de ses plates-formes en ligne, par courrier ou lors d’entretiens en face-à-face. « Au 31 janvier 2024, le CICR, avec le concours de plusieurs sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge – en Ukraine, en Russie et ailleurs –, avait aidé 8 000 familles à obtenir des informations sur le sort de leurs proches ou l’endroit où ils se trouvaient », pointe le communiqué du CICR.
Conventions de Genève et neutralité
Le Bureau de l’ACR est le premier du CICR mis en place spécifiquement pour un conflit international depuis plus de trente ans. Cette mission est la plus importante depuis la seconde guerre mondiale. Conformément aux Conventions de Genève, chaque pays a établi un bureau national de renseignements (BNR) chargé de collecter, de centraliser et de transmettre les informations relatives aux personnes protégées (telles que les prisonniers de guerre et les internés civils) qui se trouvent entre leurs mains, a expliqué le CICR.
« Je suis si heureuse de savoir que mon fils est vivant. Je n’avais plus eu de ses nouvelles depuis environ deux mois. J’étais comme morte durant cette période », a témoigné une mère au CICR. Le bureau de l’ACR a « permis à des milliers de personnes de reprendre contact avec un proche dont elles avaient perdu la trace ou d’obtenir des informations sur ce qui lui était arrivé, s’est félicité M. Vujasanin. Mais tant d’autres sont encore dans l’attente et l’incertitude. »
Agissant en tant qu’intermédiaire neutre entre la Russie et l’Ukraine, le bureau de l’ACR collecte, centralise et enregistre ces informations, puis les transmet au camp concerné. Les parties à un conflit international sont « tenues de traiter les personnes qui sont sous leur contrôle avec humanité et de faire en sorte que les morts soient pris en charge de manière digne », a souligné le CICR.