Le cardinal Jean-Paul Vesco, prêcheur de paix entre Paris et Alger

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Le cardinal Jean-Paul Vesco, 63 ans, sort son téléphone de sous son habit blanc. Quelques jours après la mort du pape François, le 21 avril, et avant d’aller s’enfermer dans le conclave qui consacrera Léon XIV comme son successeur, il reçoit, assis sur un banc de bois sombre de la salle du chapitre du couvent des dominicains de Sainte-Sabine, à Rome. L’air amusé, touché aussi, de voir qu’un pays entier, l’Algérie, se mobilise derrière lui, il fait dérouler son fil WhatsApp pour montrer les nombreuses vidéos dont on lui a envoyé les liens. Des petits reportages sur YouTube, mais aussi des montages de toutes sortes, sur TikTok et Instagram, sur sa vie, son œuvre.

L’un d’entre eux, particulièrement savoureux, retrace sa carrière ecclésiastique à grand renfort de musiques épiques et d’images générées par intelligence artificielle. On y voit un Jean-Paul Vesco, très ressemblant à Jean-Paul II, arriver tout sourire dans les rues de ce qu’on devine être Alger. « Le prochain pape pourrait-il être algérien ? », s’interroge le narrateur, qui décrit le cardinal comme « un Algérien né en France et devenu fils de l’Algérie par choix », alors qu’il aurait pu rester dans « son confort ».

Nommé archevêque d’Alger en 2021 par le pape François, qui l’a créé cardinal en décembre 2024 et, de ce fait, membre du collège électeur qui s’est réuni les 7 et 8 mai dans la chapelle Sixtine, au Vatican, Jean-Paul Vesco remplissait, du moins sur le papier, toutes les conditions pour devenir pape. Mais de chance réelle, il n’en avait aucune. Lui-même en était bien conscient : « Un journaliste m’a mis dans une liste qu’il a constituée avec les différents critères et je suis arrivé bon dernier », souriait-il franchement ce dimanche 27 avril, en admirant les magnifiques pins de l’Aventin. C’est sur cette colline de Rome qu’il avait élu domicile – chez les dominicains, dont il est membre –, avant de déménager à la résidence Sainte-Marthe, dans l’enceinte du Vatican, où les cardinaux électeurs vivent confinés le temps du vote.

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