le bilan monte à plus de 1 500 morts ; des centaines de personnes portées disparues

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Dans le village de Batang Toru, dans le nord de Sumatra, en Indonésie, le 2 décembre 2025.

Le mécontentement grandit en Indonésie, mercredi 3 décembre, face à la lenteur du déploiement des secours, dans des régions parfois encore isolées où plus de 800 personnes ont été tuées dans les inondations qui ont frappé également le Sri Lanka, la Thaïlande et la Malaisie, pour un bilan total dépassant les 1 500 morts.

Les pluies torrentielles de la mousson, associées à deux cyclones tropicaux distincts la semaine dernière, ont déversé des trombes d’eau sur certaines régions de Sumatra (Indonésie), ainsi que sur l’ensemble du Sri Lanka, le sud de la Thaïlande et le nord de la Malaisie. En Indonésie, le dernier bilan fait état de 804 morts et de plus de 650 disparus.

Selon les organisations humanitaires, l’ampleur du défi est presque sans précédent, même pour cet immense pays de 280 millions d’habitants régulièrement touché par des désastres naturels, comme le tsunami de 2004. « Répondre à cette situation représente un défi logistique considérable », a déclaré Ade Soekadis, directeur exécutif de Mercy Corps Indonesia. « L’ampleur des dégâts et la superficie de la zone touchée sont vraiment énormes ». La situation va « devenir plus problématique à mesure que le temps passe », a-t-il mis en garde.

Cumuls de pluie jamais observés

Reinaro Waruwu, 52 ans, rencontré par l’Agence France-Presse (AFP) dans un centre d’évacuation à Padan (Sumatra nord), s’est dit « déçu » de la lenteur de l’aide. « Certains ont dû attendre un jour et une nuit avant de recevoir de l’aide, et n’ont donc pas pu être sauvés », a-t-il affirmé. « Je suis frustré (…). La réponse a été lente », a-t-il ajouté.

« C’était la première fois que je voyais de tels flots déferler », a témoigné, de son côté, Hamida Telaumbaunua, une femme de 37 ans dont la maison a été entièrement détruite. « Il est difficile d’imaginer ce qui nous attend. Tant qu’on est là, ça va peut-être, mais après… »

De vastes zones de la région ont enregistré des cumuls de pluie jamais observés en novembre par l’Agence d’observation océanique et atmosphérique (NOAA) américaine depuis 2012. Les experts expliquent que le changement climatique engendre des épisodes de pluie plus intenses car une atmosphère plus chaude contient davantage d’humidité, et des températures plus élevées dans les océans peuvent amplifier les tempêtes.

La catastrophe qui a frappé l’Indonésie a aussi provoqué de fortes pluies en Thaïlande, faisant au moins 267 morts, et en Malaisie, où deux personnes ont perdu la vie. Au Sri Lanka, le bilan s’établit à au moins 474 morts, 356 disparus et plus d’1,5 million de sinistrés, soit la plus grave catastrophe naturelle subie par l’île d’Asie du Sud depuis le tsunami de 2004. Le gouvernement a estimé à 7 milliards de dollars (6 milliards d’euros) le coût de la reconstruction.

Le commissaire général du gouvernement chargé des services essentiels, Prabath Chandrakeerthi, a annoncé le versement d’une aide de 2,5 millions de roupies sri-lankaises (7 000 euros) à chaque famille dont le logement a été détruit, et de 25 000 roupies (70 euros) à toutes celles qui doivent procéder au nettoyage de leur maison.

Contrairement à l’Indonésie, le Sri Lanka a déclaré l’état d’urgence et a appelé la communauté internationale à l’aide. Malgré la catastrophe, l’île, qui dépend fortement du tourisme, a accueilli, mardi, un paquebot de croisière de luxe dans le port de Colombo. Cette arrivée envoie « un message clair au monde entier : le Sri Lanka est sûr, ouvert et prêt à accueillir à nouveau les visiteurs », a déclaré l’office du tourisme du pays.

Le Monde avec AFP

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