La maison Boule organise une vente aux enchères le 6 décembre dans le cadre de l’exposition philatélique MonacoPhil qui se déroulera à Monaco, du 5 au 7 décembre, au Musée des Timbres et des monnaies de Fontvieille et au Centre de conférence du One Monte-Carlo.
Plus de 700 lots composent cette vente répartie en trois catalogues : Chine et Indochine ; Russie ; monde entier dont France et ex-colonies françaises.
Pour la Chine et l’Indochine, une collection de timbres des postes locales, des lettres rares avec des affranchissements mixtes, des lettres et oblitérations rares des bureaux français, russes, allemands, etc. comptent quelques mises à prix à cinq chiffres, comme cette collection d’environ deux cents éléments de postes locales (1865-1866) à 10 000 euros, ou la seule pièce connue sur télégramme, tarif local à 3 candarins, au verso cachet « CUSTOMS/TIENTSIN » du 9 juillet 1884, « rareté de la collection des « Grands Dragons » », à 12 000 euros.
A 25 000 euros, on a une lettre de mai 1883 avec affranchissement « Grands dragons », 3 candarins rouge oblitération de Tientsin en provenance de Hongkong avec timbre de Hongkong (émission de 1882-1902), 5 cents bleu, à destination de Pékin, avec cachets au verso « CUSTOMS/TIENTSIN » et « SHANGHAE ». « Les affranchissements mixtes “Grands Dragons”/Hongkong sont extrêmement rares, une des 19 pièces répertoriées », signale le vendeur.
On passe à la magnifique sélection de timbres et de lettres de Russie, parmi lesquelles « huit des plus grandes raretés des premières émissions de 1858, en provenance des prestigieuses collections Fabergé, Small, Liphschutz, Bianchi, Mikulski » – les spécialistes apprécieront –, indique le vendeur, pour une mise à prixtotale de 900 000 euros.
Un exemple : un bloc de quatre, neuf avec gomme, du 30 kopecks carmin et vert (1858), papier épais, trace de charnière sur la paire du haut, sans charnière pour la paire du bas, « plus grand multiple connu du 30 k., un des deux blocs de quatre connus », démarre à 140 000 euros. Il faut compter 100 000 euros pour une lettre de Kowno (Lituanie) pour Varsovie affranchie d’un 10 kopecks brun et bleu, oblitération à la plume, cachet « KOWNO » avec au verso cachet d’arrivée « WARSZAWA » en rouge au verso du 17 janvier 1858. La date du cachet de Kowno, du 1er janvier 1858 (calendrier grégorien, douze jours d’écart avec le calendrier romain), a été corrigée à la plume en « 2 » janvier 1858, le bureau étant fermé le 1er janvier, la lettre étant donc partie le 2. La date du 2 a été aussi ajoutée à la plume avec un « 2 » manuscrit dans l’oblitération plume. « Premier jour d’utilisation du premier timbre de Russie. »
On enchaîne avec le dernier catalogue, Europe, outre-mer, France et ses ex-colonies, avec de très bons « classiques ».
Une lettre avec un 20 centimes noir « Cérès » oblitéré le 1er janvier 1849 (premier jour d’utilisation du premier timbre de France), partie de Chevreuse pour Lunéville (cachet d’arrivée le 1er janvier) est estimée à 15 000/20 000 euros. Huit 1 franc vermillon, détachés oblitérés ou sur lettres, proposent des mises à prix de 7 000 à 50 000 euros (pour deux exemplaires « isolés »).
Grosse cote de 80 000 euros pour une lettre recommandée au départ de Calais, le 2 février 1883, pour Manchester, affranchissement composé d’un 20 centimes bleu au type « Sage » non émis et des 5 centimes vert, 10 centimes noir sur lilas et 15 centimes bleu, oblitérés avec un cachet à date de Calais, plus cachets « REGISTERED/LONDON » et « REGISTERED/MANCHESTER ». « Seule lettre connue avec le 20 centimes bleu non émis. »
Les destinations « exotiques » valent de belles mises à prix pour des affranchissements composés comprenant, entre autres, un 1 franc vermillon :
– 50 000 euros : lettre de novembre 1849 de Molières (Tarn-et-Garonne) pour Massouah (Abyssinie), via Marseille, Milianah (Algérie) ;
– 60 000 euros : lettre de Paris pour Buenos Aires de mars 1853 ;
– 90 000 euros : lettre de Moissey pour Rome du 16 octobre 1849, avec cachets de transit et taxe à la plume, « ROMA » en rouge…
Une quarantaine de plis transportés par ballons montés durant la guerre franco-prussienne de 1870-1871 proposent des prix de départ de 200 à 5 000 euros, selon l’origine du ballon et la destination.
La Commune de Paris est représentée par une collection (50 000 euros) composée de vingt-sept lettres « historiques » comprenant « trois lettres de Paris pour un prisonnier de la Commune à l’île de Nou en Nouvelle-Calédonie avec chacune un timbre ayant été découpé car ils avaient certainement un message écrit au verso pour éviter la censure »…
Du côté des ex-colonies françaises, une enveloppe de septembre 1864 partie du comptoir d’Assinie (Côte d’Ivoire) pour Le Havre, timbres des colonies générales « Aigle » (1859-1865), trois exemplaires du 10 centimes bistre et un 40 centimes vermillon, pointe à 16 000 euros.
Du Cameroun (1915), est mis en vente à 45 000 euros un bloc de quatre neuf du 10 centimes rouge et carmin, timbre du Gabonsurchargé « Corps expéditionnaire/Franco-Anglais/CAMEROUN », bord de feuille. « Seul bloc de quatre connu de ce timbre rarissime tiré à 25 exemplaires », est-il signalé.
Pour le reste du monde, Italie, Etats de l’Eglise (1852-1868), une importante collection de timbres neufs, oblitérés et de lettres montée en albums comprenant de très nombreuses bonnes valeurs démarre à 15 000 euros.
Thématique polaire pour la Suède, une dizaine de lettres – certaines manuscrites – signées de Salomon August Andrée (1854-1897), dont une expédition en ballon au pôle Nord lui fut fatale, sont proposées dans une fourchette de prix allant de 250 à 900 euros, tandis qu’un ensemble de 109 photos d’époque prise pour le compte du constructeur d’aérostats et aéronaute Henri Lachambre (1846-1904) – quelques doubles, le ballon, le hangar, l’usine à gaz pour le gonflage, la maison Pike, le Svensksund, le Virgo, etc. – est à 4 000 euros.
Boule Auctions, vente aux enchères le vendredi 6 décembre à partir de 18 heures, One Monte-Carlo, place du Casino, Monaco. Exposition des lots : le mercredi 4 décembre (sur rendez-vous) chez Boule, 2, avenue Henri-Dunant, 98000 Monaco ; les 5 et 6 décembre, sur le stand de Boule, à l’exposition MonacoPhil, One Monte-Carlo, place du Casino à Monaco. Téléphone : 00 377 97 77 61 54. Courriel : contact@boule-auctions.com et smorel@bole-auctions.com.