l’Assemblée nationale favorable à la prolongation de l’expérimentation pour un an supplémentaire

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Un utilisateur se prépare à fumer du crack, à la salle de consommation à moindre risque de Strasbourg, le 4 juin 2025.

Les salles de shoot semblent avoir obtenu un sursis. Créées à titre d’essai en 2016 à Paris et Strasbourg, les « haltes soins addictions », qui s’adressent aux usagers les plus éloignés du système de soins, leur permettant de consommer de la drogue de manière encadrée, devaient en principe fermer à la fin de l’année. Mais, samedi 8 novembre tard dans la soirée, les députés se sont prononcés pour la prolongation jusqu’au 31 décembre 2027 de l’expérimentation.

L’amendement transpartisan (LIOT-Parti socialiste-Ecologistes), voté dans le cadre des débats parlementaires sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, a reçu un avis favorable de la ministre de la santé, Stéphanie Rist.

« D’un point de vue de santé publique, les évaluations montrent l’efficacité » de la mesure, a décrit la ministre, annonçant qu’un rapport gouvernemental attendu sur le sujet allait être transmis aux parlementaires.

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Elle a ajouté que ces mêmes évaluations avaient soulevé plusieurs pistes d’améliorations concernant « la coordination entre acteurs », « les parcours de prise en charge », ou « la contribution » de ces salles « à la veille sanitaire », ce qui explique, selon elle, qu’elles restent pour le moment au stade de l’expérimentation.

Un destin dépendant de l’avenir du projet de loi

Plusieurs députés de gauche ont appelé à étendre le dispositif aujourd’hui cantonné à Paris et à Strasbourg.

L’amendement voté samedi est dépendant de l’avenir du projet de loi, destiné à un parcours parlementaire aussi chaotique que celui du budget.

« Fermer les salles de consommation serait un signal dramatique : celui d’une France qui renonce à la science, à la raison et à sa tradition humaniste », ont insisté, jeudi, une quarantaine de médecins, addictologues et professionnels de santé, dans une tribune au Monde, rappelant que ces structures « ne s’opposent pas au soin ni même à l’abstinence ».

« Revenir en arrière serait une faute morale et une erreur historique. Aucun pays n’a fait ce choix. La France ne peut pas être le premier », conclut le collectif dans cette tribune.

Le Monde avec AFP

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