L’arrestation d’une juge de Milwaukee, symbole de l’affrontement entre Trump et la justice

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Hannah Dugan, lors d’un forum au barreau de Milwaukee (Wisconsin), le 15 mars 2016.

En arrivant au travail peu avant 8 heures, le 18 avril, au palais de justice de Milwaukee (Wisconsin), la juge Hannah Dugan ne se doutait pas qu’elle allait se trouver mêlée à l’offensive de l’administration Trump contre les villes sanctuaires, ces collectivités locales démocrates qui refusent de coopérer avec la police fédérale pour arrêter les sans-papiers. Encore moins qu’elle serait arrêtée en plein tribunal, une semaine plus tard, accusée d’avoir tenté d’aider un migrant en situation irrégulière à échapper à l’expulsion.

Le matin du 18 avril, l’un des premiers justiciables de la juge Dugan était Eduardo Flores-Ruiz, un Mexicain de 30 ans employé comme cuisinier depuis plus de dix ans à Milwaukee. Il n’avait pas de titre de séjour, mais ce n’est pas un élément dont la justice est censée tenir compte, pas plus que la police municipale, l’immigration étant, aux Etats-Unis, du seul ressort de la police fédérale. Le cuisinier comparaissait pour une audience préliminaire. Il était accusé d’avoir frappé ses colocataires dans la soirée du 12 mars, lors d’un conflit à propos du niveau sonore de la musique. Une affaire banale pour la juge, qui avait 25 autres dossiers à l’ordre du jour.

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