l’armée israélienne interpellée sur sa faillite « morale »

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Des personnes soignées après des tirs israéliens à un point de distribution d’aide alimentaire mis en place par Gaza Humanitarian Foundation (GHF) sur la route de Salaheddin, à l’hôpital Al-Awda dans le camp de réfugiés de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 24 juin 2025.

En quête de nourriture, des milliers de personnes tentent désespérément d’approcher l’un des quatre centres de distribution alimentaire ouvert, avec le soutien d’Israël et des Etats-Unis, par la controversée Gaza Humanitarian Foundation (GHF) dans l’enclave palestinienne depuis fin mai. Et chaque jour, ou presque, des Gazaouis y perdent la vie. En moins d’un mois, dix-neuf incidents impliquant des tirs de l’armée israélienne ont été recensés, provoquant la mort de 549 Palestiniens et en blessant 4 000 autres selon un bilan établi le 24 juin par le ministère de la santé du Hamas et corroboré par l’ONU.

Dans un long article paru le 27 juin, le journal israélien Haaretz a recueilli le témoignage accablant de soldats et officiers israéliens chargés de la sécurité de ces centres. Et tous, sous le couvert de l’anonymat, décrivent des scènes passibles de crimes de guerre. « Là où j’étais posté, entre une et cinq personnes étaient tuées chaque jour, raconte l’un d’eux. Elles sont traitées comme des forces hostiles : pas de mesures de contrôle des foules, pas de gaz lacrymogènes ; juste des tirs à balles réelles avec tout ce qu’il est possible d’imaginer, mitrailleuses lourdes, lance-grenades, mortiers. Puis, une fois le centre ouvert, les tirs cessent et [les Gazaouis] savent qu’ils peuvent approcher. Notre moyen de communication, c’est la fusillade. » Une stratégie appelée, selon lui, dans sa zone de service, « Poisson salé », équivalent israélien du jeu « Un, deux, trois, soleil ».

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