Le renseignement de l’armée tchadienne a affirmé, vendredi 19 janvier, avoir arrêté une semaine auparavant plus de 80 personnes et déjoué des « opérations insurrectionnelles » impliquant les sacrifices « occultes » d’un homme et d’animaux, selon le ministre de la communication. La Direction générale des renseignements militaires (DGRM) « tient à informer l’opinion nationale et internationale qu’un groupe d’individus bien organisé au sein du mouvement M3M a tenté de mettre à mal la sécurité de l’Etat », lit-on dans un communiqué transmis à l’AFP par le ministre Abderaman Koulamallah.
« Plus de 80 membres » de ce groupe inconnu du grand public « ont été mis aux arrêts » la veille du 13 janvier, jour où « ils avaient l’intention de mener des opérations insurrectionnelles », affirme la DGRM, sans plus de détails sur celles-ci. « Croyant aux marabouts et aux charlatans, incapables d’arriver à leur objectif avec des armes à feu », ils ont eu « recours aux croyances occultes à travers trois marabouts », lesquels leur ont demandé de « faire des sacrifices avec immolation de poulets, chèvres, moutons et, enfin, un homme », assure encore la DGRM. Elle ajoute que la tête d’un homme décapité a été retrouvée « dans un sac au domicile du président du M3M », un « lieutenant » dont elle ne fournit que le nom.
Une vidéo fournie par l’armée à certains médias tchadiens montre sur les réseaux sociaux un général de la DGRM filmé devant des dizaines d’hommes « arrêtés » assis par terre et reprenant la teneur du communiqué.
Le Tchad est dirigé par le général Mahamat Idriss Déby Itno depuis que l’armée l’a proclamé président de transition, le 20 avril 2021, à la tête d’une junte de quinze généraux, à la mort de son père, le maréchal Idriss Déby Itno, tué en se rendant au front contre des rebelles après avoir présidé le pays d’une main de fer trente années durant. La junte avait aussitôt promis de « rendre le pouvoir aux civils » par des élections après dix-huit mois de transition, mais elle l’a prolongée de deux ans et promet désormais des élections présidentielle et législatives avant fin octobre 2024. Le parti dominant, fondé par feu Idriss Déby Itno, a désigné le 13 janvier le général et chef de l’Etat Mahamat Déby comme son candidat à la présidentielle.