Thierry Gaubert a toujours l’air d’être un peu ailleurs, comme si l’affaire ne le concernait pas vraiment ; son éternel bronzage y est peut-être pour quelque chose. Il s’est accroché, jeudi 6 février, avec plus d’aplomb que d’imagination, à une version qui a laissé proprement stupéfait le tribunal, au quinzième jour du procès des soupçons de financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007.
Le 31 janvier 2006, le trésor public libyen verse 2 999 900 euros à une discrète société immatriculée aux Iles Vierges britanniques, la Rossfield Trading Ltd, fondée par l’intermédiaire en armement Ziad Takieddine. Deux jours plus tard, la Rossfield vire 440 000 euros au trust Cactus, créé par Thierry Gaubert… aux Bahamas – « c’est une banque qui m’a conseillé les Bahamas », dit modestement ce haut cadre des Caisses d’épargne. Or, il se trouve que Thierry Gaubert est à la fois l’ami de Nicolas Sarkozy, de l’ancien ministre de l’intérieur Brice Hortefeux et de Ziad Takieddine et, soupçonnent les enquêteurs, un parfait intermédiaire pour blanchir une partie de l’argent du dictateur libyen, Mouammar Kadhafi.
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