l’ancien président Yoon Suk Yeol inculpé d’aide à l’ennemi

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Le parquet sud-coréen a inculpé l’ancien président Yoon Suk Yeol d’aide à l’ennemi, lundi 10 novembre, l’accusant d’avoir nui aux intérêts militaires de son pays en ordonnant l’envoi de drones en Corée du Nord. Les deux voisins sont techniquement toujours en guerre depuis leur conflit (1950-1953) qui s’est soldé par un armistice et non par un traité de paix.

En octobre 2024, la Corée du Nord avait affirmé détenir la preuve que le Sud avait fait voler des drones au-dessus de sa capitale, Pyongyang, pour y déverser des brochures de propagande. Séoul n’a pas confirmé. Le parquet sud-coréen a ouvert une enquête spéciale en 2025 afin de déterminer s’il s’agissait là d’une tentative délibérée de M. Yoon de provoquer le Nord, pour ensuite utiliser sa réaction comme casus belli.

Selon les investigations, l’ex-dirigeant conservateur et d’autres personnes « ont conspiré pour créer les conditions permettant la déclaration de la loi martiale d’urgence, augmentant ainsi le risque d’une confrontation intercoréenne armée et portant atteinte aux intérêts militaires publics », a détaillé à la presse l’assistante du procureur spécial, Park Ji-young. Yoon Suk Yeol est accusé d’avoir « favorisé l’ennemi en général » ainsi que d’« abus de pouvoir », a-t-elle ajouté.

« Créer une situation instable »

M. Yoon, actuellement en prison, a été destitué en avril au terme d’une séquence chaotique déclenchée par sa brève imposition de la loi martiale le 3 décembre 2024. Dans son allocution de ce jour-là, il avait notamment invoqué des menaces nord-coréennes pour justifier sa décision-choc.

Mme Park a expliqué que des preuves irréfutables avaient été découvertes dans une note de l’ex-chef du contre-espionnage de Yoon Suk Yeol. Le document préconise de « créer une situation instable ou de saisir une opportunité qui se présenterait ». Pour cela, il suggère que l’armée vise des lieux « qui leur [le Nord] feraient perdre la face, afin qu’une riposte soit inévitable, comme Pyongyang » ou la grande ville côtière de Wonsan. Durant son mandat, M. Yoon a tenu une ligne dure face à Pyongyang et a opéré un net rapprochement avec les Etats-Unis, autre ennemi du Nord.

M. Yoon a été arrêté en janvier, destitué en avril puis remplacé en juin par son rival démocrate Lee Jae-myung, qui prône l’apaisement avec Pyongyang. Yoon Suk Yeol est toujours au cœur d’un procès pour insurrection, également en lien avec son coup de force.

Le Monde avec AFP

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