
Joseph Kabila a toujours eu le verbe rare. Quand il fut propulsé à la tête de la République démocratique du Congo (RDC), le 17 janvier 2001, pour succéder à son père, Laurent-Désiré Kabila, assassiné la veille, beaucoup mettaient la réserve du jeune homme (29 ans à l’époque) sur le compte de son inexpérience. Mais ses dix-huit années passées à la présidence n’y ont rien changé.
Aussi, ces dernières semaines, l’enchaînement de ses interventions publiques soulève des interrogations. Sont-elles destinées à le poser en homme du recours alors que son successeur, Félix Tshisekedi, ne parvient pas à contenir la crise politique et sécuritaire provoquée par le réveil de la rébellion du Mouvement du 23-Mars (M23), conquérante dans l’extrême est du pays depuis trois ans et demi ?
La dernière sortie médiatique de Joseph Kabila, révélée mardi 8 avril par Jeune Afrique, ne va pas jusque-là. « Après six ans de silence absolu, une année d’exil [dans plusieurs pays d’Afrique australe] et compte tenu de la dégradation du contexte sécuritaire, j’ai pris la résolution de rentrer sans délai [afin de] contribuer à la recherche de la solution », écrit-il dans une lettre adressée au mensuel. Il explique avoir pris la décision de revenir au pays par sa « partie orientale » parce qu’il y a « péril en la demeure », rapporte Jeune Afrique. Sans préciser si la « partie orientale » évoquée concerne celle passée sous le contrôle des rebelles soutenus par le Rwanda.
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