L’Allemagne annonce l’expulsion de ressortissants afghans, une semaine après l’attentat de Solingen

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Le chancelier allemand, Olaf Scholz, en déplacement à Solingen, où trois personnes ont été tuées et plusieurs blessées dans une attaque à l’arme blanche lors d’un festival, le 26 août 2024.

L’Allemagne a annoncé l’expulsion vendredi 30 août de ressortissants afghans condamnés par la justice ; une première depuis le retour au pouvoir des talibans, en août 2021. Les expulsions vers l’Afghanistan avaient alors été complètement stoppées.

« Il s’agit de ressortissants afghans, tous condamnés par la justice et sans droit de rester en Allemagne et qui ont fait l’objet d’ordres d’expulsion », a précisé le porte-parole du gouvernement, Steffen Hebestreit, dans un communiqué.

Un avion charter de Qatar Airways à destination de Kaboul a décollé vendredi avant 7 heures (heure locale) de l’aéroport de Leipzig avec vingt-huit Afghans à son bord, selon le magazine Der Spiegel, qui cite des sources de sécurité.

L’opération s’est déroulée dans le plus grand secret après deux mois de négociations au cours desquelles le Qatar a joué le rôle d’intermédiaire entre le gouvernement des talibans et Berlin, ajoute Der Spiegel. M. Hebestreit a simplement précisé que l’Allemagne avait « demandé à des partenaires régionaux-clés un soutien pour faciliter les expulsions ».

Gouvernement sous pression

Les expulsions surviennent alors que le gouvernement a annoncé la veille, jeudi, des mesures plus strictes contre l’immigration illégale et les demandeurs d’asile criminels après plusieurs crimes récents imputés à des migrants. L’Allemagne reste choquée après l’attentat au couteau il y a une semaine à Solingen, dans l’ouest du pays, où trois personnes avaient trouvé la mort. L’auteur présumé est un Syrien de 26 ans, soupçonné de liens avec l’organisation djihadiste Etat islamique.

Arrivé en Allemagne en décembre 2022, il faisait l’objet d’une mesure d’expulsion vers la Bulgarie, où son entrée avait été enregistrée et où il aurait dû déposer sa demande d’asile. Mais il avait disparu au moment où les autorités allemandes avaient voulu l’expulser.

Jeudi, la ministre fédérale de l’intérieur, Nancy Faeser, avait affirmé « travailler pour parvenir rapidement au renvoi de criminels dangereux vers l’Afghanistan et la Syrie ».

L’inquiétude sur les ratés de l’immigration a mis particulièrement sous pression le gouvernement du chancelier social-démocrate, Olaf Scholz, alors que deux élections régionales se tiennent dimanche dans l’est de l’Allemagne. Le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) devrait triompher, selon les sondages.

Le Monde avec AFP

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