

Rompant avec un système établi depuis des années et géré par les médias eux-mêmes au travers de l’Association des correspondants à la Maison Blanche, la porte-parole de la présidence américaine, Karoline Leavitt, a annoncé, lundi 25 février, un changement des règles d’accès de la presse.
Elle a précisé que le « pool », le petit groupe de journalistes ayant un accès privilégié au président, admis par exemple dans le bureau Ovale ou dans son avion, serait ouvert à de nouveaux médias, choisis cette fois par l’exécutif américain. Depuis l’investiture de Donald Trump, la salle de presse de la Maison Blanche a notamment été ouverte à des influenceurs, des podcasteurs et des figures du monde MAGA (Make America Great Again).
Cette annonce intervient alors que l’administration Trump est en conflit depuis plusieurs semaines avec l’agence Associated Press (AP). Cette dernière a été interdite d’accès au bureau Ovale et à l’avion présidentiel officiel, Air Force One, pour son refus de se conformer à la nouvelle appellation du golfe du Mexique, rebaptisé « golfe d’Amérique » par un décret signé par le président républicain. Donald Trump s’en est vivement pris le 20 février à l’agence, la qualifiant d’« organisation de gauche radicale ».
En réponse, AP a engagé la semaine dernière un recours en justice contre trois responsables de l’administration Trump (Susie Wiles, cheffe de cabinet de la Maison Blanche, Taylor Budowich, un de ses adjoints, et Karoline Leavitt). Sans se prononcer sur le fond du litige, un juge fédéral a rejeté lundi ce recours, en expliquant qu’AP n’avait pas démontré avoir subi un préjudice irréparable.
Une quarantaine de sociétés de journalistes américains ont dénoncé dans un communiqué commun les atteintes à la liberté d’expression de l’administration Trump, lui demandant de lever l’interdiction visant AP.