
L’administration Trump a annoncé lundi 30 juin poursuivre Los Angeles pour contester son statut de ville « sanctuaire » pour les immigrés, un peu plus de deux semaines après les manifestations s’opposant à des opérations musclées de la police de l’immigration. Le gouvernement fédéral accuse cette politique, qui limite la collaboration des forces de l’ordre locales avec la police fédérale de l’immigration, d’avoir encouragé les heurts ayant émaillé certains rassemblements dans la mégapole californienne.
« Les politiques sanctuaires ont été la cause principale de la violence, du chaos et des attaques contre les forces de l’ordre dont les Américains ont récemment été témoins à Los Angeles », a estimé la ministre de la justice, Pam Bondi, dans un communiqué. « Les juridictions comme Los Angeles qui bafouent la loi fédérale en donnant la priorité aux étrangers en situation irrégulière plutôt qu’aux citoyens américains sapent l’application de la loi à tous les niveaux – cela prendra fin sous la présidence de Trump », a-t-elle ajouté.
Largement pacifiques, les rassemblements début juin avaient parfois dégénéré en violences et heurts avec la police, dans une petite partie de Los Angeles. Face aux images de taxis incendiés et de bâtiments recouverts de graffitis, Donald Trump avait alors déployé 4 000 soldats de la garde nationale de Californie et 700 militaires des marines. Les autorités locales l’ont accusé de « fabriquer une crise », estimant que la police locale suffisait largement pour gérer les manifestations et condamnant les violences.
La maire Karen Bass visée nommément
Donald Trump a érigé la lutte contre l’immigration en priorité absolue depuis son retour au pouvoir et a promis d’expulser des millions de personnes en situation irrégulière. Une promesse difficile à réaliser, compliquée par l’existence de nombreuses villes et Etats « sanctuaires » démocrates aux Etats-Unis.
La plainte du ministère, déposée lundi devant un tribunal fédéral de Californie, vise nommément la maire de Los Angeles, Karen Bass, et le président du conseil municipal. La politique sanctuaire appliquée par la ville, conformément à une ordonnance locale, est « illégale », selon cette plainte, qui réclame son annulation.
Contactée par l’Agence France-Presse (AFP), la mairie de Los Angeles n’a pas immédiatement répondu. En février, le ministère de la justice avait déjà déposé des plaintes contre l’Etat démocrate de l’Illinois et la ville de Chicago, deux juridictions « sanctuaires ».