Aujourd’hui, il est possible de réduire la lourdeur des traitements et d’améliorer le quotidien de nombreuses femmes atteintes d’un cancer du sein hormono-dépendant (HER2 −) au stade précoce, grâce à des tests de séquençage génomique qui permettent de préciser la nécessité d’associer ou non une chimiothérapie à l’hormonothérapie.
Plusieurs études, notamment conduites auprès de plus de 10 000 patientes avec un suivi jusqu’à douze ans, ont permis de confirmer ces hypothèses validées par de nombreuses sociétés savantes. Et de nombreux pays remboursent déjà ces tests depuis plusieurs années : Allemagne, Benelux, Canada, Danemark, Espagne, Etats-Unis, Italie, Japon, Norvège, Royaume-Uni, Suède.
Selon l’Institut national pour l’excellence de la santé et des soins (NICE), l’équivalent britannique de notre Haute Autorité de santé (HAS), ils permettent d’éviter près de 60 % des chimiothérapies chez les patientes éligibles, avec un faible risque génomique, sans impact sur leur survie.
« Perte de chances »
Les bienfaits pour les patientes et la collectivité sont nombreux : réduction des effets indésirables potentiels (alopécie, fatigue, infections ou cancers induits…), amélioration de la qualité de vie, retour au travail plus précoce, désengorgement du système de santé, diminution des dépenses paramédicales non remboursées (crèmes hydratantes, sophrologie, etc.), réduction de l’impact carbone (lié notamment au matériel à usage unique et aux trajets) et économies liées à la non-prescription de produits et à la réduction des transports (de 3 000 à 5 000 euros par patiente).
En France, ces tests ne sont pas remboursés par la Sécurité sociale, mais font l’objet d’une indemnisation de l’établissement prescripteur par le référentiel des actes innovants hors nomenclature (RIHN). Malheureusement, celle-ci est retardée – un an après la réalisation de l’examen – et, surtout, partielle – moins de la moitié des coûts.
Cette absence de remboursement complet et systématique est un frein à la prescription de ces tests, notamment pour les hôpitaux plus petits sans capacités de financement suffisantes, comme cela a été montré par le Baromètre 2022 état des lieux des pratiques de NGS en France. De fait, cela représente un risque de perte de chances pour les patientes.
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