« La vitesse et le nombre d’attaques contre les universités américaines sont à couper le souffle »

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Enseignante à l’université Friedrich-Alexander d’Erlangen-Nuremberg (Allemagne), spécialiste en politique internationale des droits de l’homme, Katrin Kinzelbach est à l’initiative de l’« indice de liberté académique », qui suit annuellement cinq paramètres dans 179 pays : liberté de recherche et d’enseignement, liberté d’échange et de diffusion universitaires, liberté d’expression académique et culturelle, autonomie institutionnelle des universités et intégrité des campus. En 2024, cet indicateur a poursuivi, en moyenne, sa baisse.

Katrin Kinzelbach, à Tutzing (Allemagne), en mai 2023.

« Responsables obscurantistes », « coupes financières massives », « menaces sur l’autonomie institutionnelle »… Votre nouveau rapport détaille la « pression sans précédent » mise par l’administration Trump sur la science. Vous attendiez-vous sincèrement à de telles décisions politiques ?

De nombreux chercheurs espéraient que la rhétorique provocatrice de la campagne électorale ne se traduirait pas par une politique antiscience réelle lorsque Donald Trump reviendrait à la Maison Blanche. Son premier mandat, de 2017 à 2021, n’a pas été une période faste pour la science, mais elle n’a pas non plus été dévastatrice. Certains espéraient que la responsabilité de la fonction modérerait son programme, ou l’amènerait à se concentrer sur d’autres préoccupations, en oubliant le monde universitaire.

Personnellement, j’étais moins optimiste, car j’avais déjà connu une évolution similaire en Hongrie : il y a quelques années, j’enseignais à l’Université d’Europe centrale lorsqu’elle a été attaquée par le premier ministre, Viktor Orban. Néanmoins, je trouve que la vitesse, le type et le nombre d’attaques contre les universités américaines depuis le mois de janvier sont à couper le souffle.

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