La venue du pape en Corse provoque des frictions

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Le pape François, place Saint-Pierre au Vatican, le 6 novembre 2024.

Le sujet s’est invité de l’assemblée plénière des évêques de France, qui se tient cette semaine à Lourdes, jusqu’aux couloirs de l’Elysée. Il était impossible à éviter : le pape François devrait venir en Corse, plus précisément à Ajaccio, autour des 14 et 15 décembre. Le Saint-Père participera à un colloque intitulé « La religiosité populaire en Méditerranée ». Son troisième déplacement en France après Strasbourg en 2014 et Marseille en 2023 est une première historique pour l’île qui n’a jamais reçu la visite d’un pape. De quoi créer un engouement général ? Pas vraiment.

Déjà car un léger doute continue de planer sur cette venue. « Nous attendons une annonce officielle et surtout le programme, sachant par expérience que jusqu’à l’annonce officielle, tout est possible et rien ne peut être considéré comme certain », commente une source proche du Vatican. L’état de santé du pape argentin, âgé de 87 ans, reste un élément à prendre en compte. La ville d’Ajaccio, le diocèse et la préfecture ne confirment pas officiellement la venue mais tous se préparent déjà, à raison d’un comité de pilotage hebdomadaire. « Je serais vous, je prendrais déjà mes billets d’avion », s’amuse un proche du cardinal François-Xavier Bustillo, le médiatique évêque d’Ajaccio, où il exerce son ministère depuis 2021.

Le cardinal Bustillo est le grand artisan de cette venue du pape dans l’île. « Il a noué une relation privilégiée avec le souverain pontife », estiment des proches ayant accompagné l’homme d’Eglise à Rome le 30 septembre 2023 lors de sa création au rang de cardinal. Huit cents insulaires avaient alors fait le déplacement avec leur « Vescu » (évêque) dans trois avions affrétés, convoyant notamment le ban et l’arrière-ban des élus locaux et des confréries de l’île. « Le pape François avait été impressionné qu’une délégation si nombreuse l’accompagne et lui avait dit : “Tu es venu avec ton peuple ?” », se souviennent deux participants.

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Depuis ce jour a germé l’idée d’organiser un voyage papal dans l’île, croient-ils savoir… Au cœur de l’été, des membres du service de sécurité du Vatican avaient fait le déplacement dans la cité impériale, nouant de premiers liens. Selon plusieurs sources, les équipes du Vatican et de l’Elysée viendront la semaine prochaine sur l’île pour des réglages de sécurité avant l’annonce officielle par le cardinal Bustillo, le 16 novembre.

« Une seule journée »

« On travaille sérieusement à cette hypothèse et si elle est vérifiée, nous ferons une réunion chaque jour pour penser le dispositif », confirme le premier adjoint au maire d’Ajaccio, Alexandre Farina. Car il ne restera ensuite qu’un mois. « Pour l’heure, le pape est attendu une seule journée, le 15 décembre à Ajaccio », indique un fonctionnaire préférant garder l’anonymat. Le souverain pontife devrait participer à la seconde journée du colloque puis se rendre dans la vieille ville génoise avant de tenir l’après-midi une messe dans un lieu qui pourrait être le site du Casone.

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