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La police turque a procédé, entre vendredi 14 et mardi 18 février, à une vague d’arrestations d’élus et de personnalités proches de l’opposition d’une ampleur inédite depuis celle qui avait précédé l’élection présidentielle de 2013, remportée au deuxième tour par le président Recep Tayyip Erdogan. Ces opérations relancent les inquiétudes sur une dérive autoritaire du régime dans un contexte social et économique de plus en plus dégradé. Près de 300 personnes, toutes accusées d’être « membres présumés d’organisations terroristes », ont été appréhendées, a annoncé le ministre de l’intérieur, Ali Yerlikaya, visant nommément le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), le principal ennemi de l’Etat depuis quarante ans, dans son communiqué.
Encore mardi soir, la présidente du parti prokurde DEM (Parti de l’égalité des peuples et de la démocratie) de la province d’Igdir, dans l’est du pays, Alya Akkus, a été embarquée par les forces de l’ordre et acheminée par avion à Istanbul dans le cadre d’une enquête menée par le parquet général de la mégapole. Selon un dernier bilan provisoire du ministère de l’intérieur, les « suspects » ont été arrêtés dans 51 des 81 provinces du pays, dont celles d’Istanbul, Ankara et dans des régions à majorité kurde de l’est du pays. Les médias ont rapporté que les personnes arrêtées comprennent des membres de petits partis de gauche, un artiste et au moins trois journalistes.
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