la Suède souhaite que le cargo chinois suspect gagne ses eaux territoriales

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Vue de l’ancre du navire chinois, le vraquier « Yi-Peng-3 », dans la mer de Kattegat, près de la ville de Grenaa, dans le Jutland, au Danemark, le 20 novembre 2024.

La Suède a demandé, mardi 26 novembre, que le cargo chinois ancré au large de ses côtes rejoigne ses eaux territoriales, afin de contribuer à l’enquête sur la rupture de câbles sous-marins, considérée comme un possible acte de sabotage.

« Nous avons été en contact avec le navire comme avec la Chine et nous avons fait savoir que nous souhaitions que le bateau se dirige vers les eaux territoriales suédoises », a déclaré le premier ministre, Ulf Kristersson, lors d’une conférence de presse, précisant que l’objectif n’était pas de lancer d’« accusation ». « C’est seulement le désir, de la part de la Suède, que le navire gagne les eaux territoriales suédoises afin que nous puissions plus facilement coopérer pour comprendre ce qu’il s’est passé », a-t-il assuré.

Des sections de deux câbles de télécommunications, tous deux situés dans les eaux suédoises de la mer Baltique, ont été coupées les 17 et 18 novembre. Le Yi-Peng-3, un vraquier construit en 2001, a navigué dans la zone des câbles à peu près au moment où ils ont été sectionnés, selon des sites de suivi des navires, bien que rien n’indique qu’il soit impliqué dans les incidents.

Le fait que le navire soit resté ancré depuis mardi dernier dans l’étroit détroit de Kattegat, entre la Suède et le Danemark, a soulevé des questions. En raison des tensions autour de la mer Baltique depuis le déclenchement de l’invasion russe de l’Ukraine, plusieurs dirigeants ont évoqué la possibilité d’une « attaque hybride », en référence aux actions menées par Moscou pour leur nuire.

Soupçons de sabotage ravivés

La rupture de ces deux câbles a ravivé en Europe les soupçons de sabotage, en particulier à l’égard de Moscou. « C’est risible étant donné l’absence de réaction face aux activités de sabotage de l’Ukraine dans la mer Baltique », a raillé le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, faisant référence au sabotage des gazoducs Nord Stream en septembre 2022 pour lequel Moscou a accusé Kiev.

Le premier à évoquer l’hypothèse d’un sabotage a été le ministre de la défense allemand : « Personne ne croit que ces câbles ont été coupés par accident », avait déclaré Boris Pistorius, le 19 novembre.

Deux enquêtes judiciaires sont en cours, dont l’une est conduite par la police suédoise pour « sabotage » et concerne les deux avaries de câbles qui sont survenues dans les eaux suédoises. Le câble de télécommunications, l’Arelion, reliant l’île suédoise de Gotland à la Lituanie, a été abîmé dimanche 17 au matin. Un deuxième câble sous-marin, le C-Lion1, qui relie la Finlande à l’Allemagne, s’est rompu le lundi matin.

En parallèle, la Finlande a ouvert une enquête pour « dommages criminels aggravés » et « interférence aggravée avec les communications » concernant l’avarie du câble germano-finlandais.

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« Les situations de ce type doivent être évaluées en tenant compte de la menace croissante que représente la Russie dans notre voisinage », avaient pour leur part déclaré les ministres de la défense suédois et lituanien. D’après des médias finlandais et suédois, le Yi-Peng-3, qui a quitté la mer Baltique tôt mardi matin, suivi par la marine danoise, après être passé par un port russe, pourrait aussi avoir joué un rôle dans les deux incidents.

Le Monde avec AFP

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