
La Cour suprême israélienne reporte l’examen d’un recours de la presse étrangère pour un accès à Gaza
Après une brève audience jeudi matin – la première depuis le dépôt de la requête il y a deux ans –, un juge de la Cour suprême israélienne a demandé un délai supplémentaire pour examiner le recours déposé par l’Association de la presse étrangère à Jérusalem (FPA) pour un accès des journalistes dans la bande de Gaza.
Le juge a estimé que la situation sur le terrain était toujours délicate et difficile à analyser, en disant qu’il « espère » qu’elle sera claire d’ici trente jours. Il n’a pas fixé de date pour une prochaine audience.
Les choses auraient pu être réévaluées à plusieurs autres moments auparavant, a fait valoir l’avocat de la FPA, Gilead Sher, évoquant les deux précédents cessez-le-feu en novembre 2023 et début 2025, et des périodes de « réductions des combats ».
« Nous avons attendu très longtemps ce jour », commentait avant l’audience la présidente de la FPA, Tania Kraemer. « Nous disons que nous espérons pouvoir entrer à Gaza, qu’ils ouvrent Gaza après ce long blocus, et nous espérons pouvoir y travailler aux côtés de nos collègues palestiniens », a-t-elle ajouté.
« Nous avons un droit d’informer la population, la population du monde, la population israélienne, la population palestinienne. Nous sentons que nous devons nous tenir à côté de nos collègues palestiniens à Gaza, qui ont été les seuls à pouvoir informer le public sur ce conflit pendant les deux dernières années », a déclaré Nicolas Rouget, membre du conseil d’administration de la FPA.
« C’est sans précédent, évidemment, dans l’histoire du conflit de ne pas pouvoir avoir accès à la population gazaouie (…), c’est aussi une question humaine fondamentale, de pouvoir avoir accès à cette population », a-t-il ajouté.
Depuis le 7 octobre 2023, les autorités israéliennes empêchent les journalistes de médias étrangers d’entrer de manière indépendante dans le territoire dévasté. Elles ont autorisé au cas par cas une poignée de reporters à accompagner leurs troupes dans le territoire palestinien sous blocus israélien. La guerre a causé la mort de plus de 210 journalistes palestiniens dans le territoire, selon l’ONG Reporters sans frontières, qui s’est jointe à la requête déposée par la FPA.