

Alain Puisieux, professeur en biologie et biochimie moléculaire, est, depuis mai 2024, président du directoire de l’Institut Curie, spécialisé dans la lutte contre le cancer. Il évoque les répercussions du retour de Donald Trump au pouvoir dans le domaine de la recherche internationale.
Comment analysez-vous les 120 premiers jours du gouvernement américain ?
La politique de l’administration Trump est d’une brutalité insensée, avec des mesures d’une ampleur que personne, je pense, ne pouvait réellement prédire. Il est indispensable de défendre la place de la science, parce qu’elle est très largement remise en question, tout comme la liberté académique.
La science est un bien collectif, majeur pour nos sociétés, et la défendre est une nécessité. Je n’ai pas attendu l’administration Trump pour m’exprimer sur ce sujet et je me sens libre d’en parler aujourd’hui. Même si cela va probablement nécessiter que j’aille un peu moins aux Etats-Unis ces prochains mois, peut-être ces prochaines années.
Par quoi avez-vous été surpris dans les décisions américaines ?
Je m’attendais malheureusement à des initiatives fortes contre des disciplines liées à l’environnement, le climat, ou la biodiversité… Dans ces domaines, des faits scientifiques peuvent aller à l’encontre d’une certaine idéologie mais aussi d’intérêts économiques à court terme.
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