La Russie multiplie les attaques de saturation de l’espace aérien ukrainien

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La 117ᵉ brigade de défense territoriale chasse les drones Shahed. Les soldats ukrainiens utilisent une mitrailleuse récupérée sur un tank russe pour protéger la ville de Soumy, le 19 novembre 2024.

Jamais l’armée russe n’avait tiré autant de drones de longue portée sur l’Ukraine. Au petit matin, mardi 26 novembre, 188 drones de type Shahed (nom iranien) et quatre missiles balistiques Iskander-M ont attaqué le territoire ukrainien, ce qui constitue un nouveau record en mille jours de guerre, selon l’armée de l’air ukrainienne.

Les 192 projectiles ont été tirés depuis les régions russes de Voronej, Oriol, Koursk et Krasnodar, limitrophes de l’Ukraine. Toujours selon la même source, les unités ukrainiennes de défense antiaérienne sont parvenues à abattre 76 drones par des moyens cinétiques (avions de chasse, hélicoptères, batteries antiaériennes mobiles, missiles sol-air) et grâce à des brouilleurs électroniques. En outre, 95 autres drones russes auraient été détournés de leurs cibles à l’aide d’un système d’usurpation des coordonnées satellite, utilisées par les drones et par les missiles pour se guider dans l’espace aérien.

Si l’on en croit les informations fournies par les autorités militaires ukrainiennes, qui sont impossibles à vérifier de manière indépendante, seuls 17 drones russes sur 188 ont réussi à percer la défense antiaérienne ukrainienne. Soit un taux d’efficacité d’environ 90 %. Aucun des quatre missiles balistiques Iskander-M n’a en revanche été abattu. Contrairement aux drones d’attaque de type Shahed, qui volent à très basse altitude pour échapper aux radars, les missiles balistiques volent à très haute altitude et sont bien visibles, mais extrêmement difficiles à intercepter.

Des tirs quotidiens

Selon les médias ukrainiens, l’attaque a endommagé des bâtiments privés et des immeubles d’habitation dans plusieurs régions, notamment à Kiev. A Ternopil, dans l’ouest de l’Ukraine, une infrastructure électrique a été touchée, entraînant des coupures de courant dans toute la région. Les autorités ne font état d’aucune victime ni d’aucun blessé à la suite de ces attaques.

Dans son bulletin quotidien, le ministère de la défense russe confirme une attaque aérienne dans des termes vagues, à l’aide de « drones d’attaque » contre « l’infrastructure des aérodromes militaires », d’autres cibles militaires dans « 135 zones ».

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Les attaques nocturnes (et parfois diurnes) de drones de type Shahed sont devenues quotidiennes ces derniers mois, avec des vagues de tirs comptant plusieurs dizaines d’unités. « Les Russes ont du mal à augmenter la production de missiles balistiques, qui stagne à une dizaine d’unités par mois. Ils fabriquent entre 30 et 35 missiles de croisière par mois. En revanche, le rythme de production de drones de type Shahed a considérablement augmenté : la cadence dépasse désormais mille unités par mois », souligne l’analyste militaire ukrainien Evhen Diki.

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