La Russie appelée à s’expliquer devant l’ONU sur le transfert d’enfants ukrainiens
La Russie va devoir s’expliquer lundi à l’ONU sur le sort des enfants ukrainiens qui, selon Kiev, ont été envoyés de force par milliers sur le sol russe depuis le début de la guerre, en février 2022. Le comité des droits de l’enfant – composé de dix-huit experts indépendants – doit examiner le dossier de la Russie pendant deux jours dans le cadre d’un examen régulier.
La liste des multiples préoccupations des experts a été envoyée des mois à l’avance à la Russie. Concernant l’« évacuation » des enfants ukrainiens vers la Russie ou les territoires ukrainiens sous contrôle russe, ils souhaitent notamment connaître combien d’enfants sont concernés et les « mesures prises pour protéger le droit de ces enfants de préserver leur identité, y compris leur nationalité ».
L’Ukraine estime à 20 000 le nombre d’enfants ukrainiens envoyés de force en Russie. Seuls environ quatre cents ont été rapatriés par les autorités jusqu’à maintenant.
Moscou affirme vouloir protéger ces enfants des combats. « La réinstallation des enfants évacués se fait avant tout à leur demande et avec leur accord », a affirmé la Russie dans ses réponses écrites transmises en 2023 au comité.
Le document ne donne pas le nombre d’enfants concernés mais ajoute que « parmi les personnes évacuées figuraient notamment des enfants qui vivaient dans des institutions publiques pour orphelins et enfants privés de protection parentale (environ 2 000 personnes au total) », dont « des enfants possédant la nationalité ukrainienne ».
Il précise par ailleurs que, selon les statistiques du ministère russe de l’Intérieur, « 46 886 enfants ukrainiens ont acquis la nationalité russe pendant la période allant du 1er avril 2022 au 30 juin 2023 ».
De nombreux autres sujets seront évoqués lors de l’examen du dossier de la Russie, en particulier les mesures prises par Moscou pour supprimer les obstacles à l’exercice par les enfants de leur droit à la liberté d’association et de réunion et faire en sorte qu’ils ne soient pas sanctionnés pour leur participation à des manifestations, notamment contre la guerre.