
En Ukraine, l’impossible répit des soldats traumatisés, gagnés par la fébrilité internationale : « Même en 2022, on était plus sereins »
Par Faustine Vincent
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Les deux hommes, en chaussettes et sandales, finissent nerveusement leur cigarette devant l’entrée du bâtiment, un ancien spa soviétique planté au milieu des pins dans la banlieue de Kiev. D’ordinaire, le centre de santé mentale et de réhabilitation Lissova-Poliana offre aux soldats et aux anciens prisonniers de guerre un répit salvateur après la fureur des tranchées et les tortures endurées dans les geôles russes. Le séjour, de trois semaines à deux mois, est censé leur permettre de reprendre leurs esprits et de soulager leurs blessures invisibles – stress post-traumatique, commotions cérébrales ou troubles nerveux – avant de retourner au front. Depuis le début de l’invasion russe, en février 2022, le centre, d’une capacité de 220 lits, a accueilli plus de 10 000 soldats.