Au lendemain d’une élection sans surprise conduisant Vladimir Poutine à un nouveau mandat, les réactions se sont multipliées partout dans le monde. Lundi 18 mars, le ministère des affaires étrangères français a annoncé « prendre acte » de ce résultat mais rappelle que ces élections se sont déroulées dans le contexte d’« une répression accrue à l’encontre de la société civile et de toute forme d’opposition au régime, de restrictions toujours plus fortes à la liberté d’expression et de l’interdiction de fonctionnement des médias indépendants ». Le Quai d’Orsay salue également « le courage de nombreux citoyens russes ayant manifesté pacifiquement leur opposition à cette atteinte à leurs droits fondamentaux ».
De son côté, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a dénoncé dimanche, sur les réseaux sociaux, un « simulacre d’élection », alors que le président russe a été réélu avec 87,29 % des voix. « Il est évident pour chacun dans le monde que ce personnage, comme cela s’est déjà souvent produit à travers l’histoire, est ivre de pouvoir et fait tout pour gouverner éternellement », a déclaré M. Zelensky jugeant que la présidentielle russe n’a « aucune légitimité ».
De nombreux dirigeants européens ont aussi déploré l’absence d’élections libres et d’opposition réelle à Vladimir Poutine. Le président du Conseil européen, Charles Michel, a ainsi adressé des félicitations à M. Poutine à peine le scrutin ouvert, vendredi matin. « Je tiens à féliciter Vladimir Poutine pour sa victoire écrasante aux élections », a ironisé Charles Michel sur X. « Pas d’opposition. Pas de liberté. Pas de choix », a-t-il ajouté. Le ministre des affaires étrangères du Royaume-Uni, David Cameron, a déploré dimanche l’absence d’élections « libres et équitables » en Russie.
Lundi matin, la ministre des affaires étrangères allemande, Annalena Baerbock, a aussi réagi. « Organiser de prétendues élections dans certaines parties de l’Ukraine, de la Géorgie et de la Moldavie est contraire au droit international », a-t-elle déclaré en amont d’une réunion avec ses homologues de l’Union européenne à Bruxelles. Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a, quant à lui, dénoncé lundi matin une élection fondée sur la « répression et l’intimidation ».
« Des félicitations » de Pékin
Vladimir Poutine a toutefois reçu des messages de félicitations de la part de dirigeants étrangers. Le président chinois, Xi Jinping, selon un message relayé par la télévision chinoise d’Etat CCTV lundi matin, a estimé que la réélection de son homologue russe démontrait qu’il avait le « plein soutien » de sa population.
« La Chine exprime ses félicitations », avait déclaré un peu plus tôt à la presse, Lin Jian, porte-parole du ministère des affaires étrangères chinois, ajoutant : « Nous sommes convaincus que, sous la direction stratégique du président Xi Jinping et du président Poutine, les relations entre la Chine et la Russie continueront à progresser. »
Le président cubain, Miguel Diaz-Canel, lui, a présenté sur X ses « sincères félicitations », saluant « un signe clair de la reconnaissance de son administration par le peuple russe ». Son homologue vénézuélien, Nicolas Maduro, a également félicité « le peuple frère de Russie » et Vladimir Poutine pour son « extraordinaire victoire », allant jusqu’à saluer un « processus électoral impeccable ». Selon l’agence de presse officielle nord-coréenne KCNA, le dirigeant, Kim Jong-un, a aussi adressé ses félicitations directement dans un message au président russe.