

Le sujet pourrait sembler relever de discussions de boutique. Le 3 mars, la chancellerie a annoncé sa candidate pour le difficile poste de procureur de Créteil : l’ancienne secrétaire d’Etat à l’enfance (2022-2024) du gouvernement d’Elisabeth Borne, Charlotte Caubel. Mais, à l’heure où les accusations de « justice politique » se multiplient et où les magistrats appellent à réaffirmer les principes d’impartialité et d’indépendance, le choix de cette candidate, classée 16e sur 17 parmi les prétendants au poste ordonnés selon leur expérience, interroge.
Début avril, la magistrate de formation, qui avait pris sa carte chez Horizons, le parti d’Edouard Philippe dont elle fut conseillère justice à Matignon (2017-2020), sera entendue par le Conseil supérieur de la magistrature (CSM). Comme le veut la procédure pour les membres du parquet, le CSM rendra un avis consultatif, que l’exécutif pourra en théorie ignorer. La tradition veut, cependant, depuis 2007, qu’il soit suivi. Contactée, Mme Caubel indique son souhait de ne pas s’exprimer avant son audition.
Au cabinet du ministre de la justice, Gérald Darmanin, on s’étonne d’être questionné sur les raisons qui ont pu présider à ce choix : « La décision appartient au garde des sceaux, pas d’autre commentaire. » La chancellerie fait valoir les postes successifs occupés par Mme Caubel, qui, « par leur niveau d’exigence et d’exposition publique, signent [son] sens des responsabilités et du service public ». A l’Elysée, impliqué dans la nomination de certains hauts magistrats ces dernières années, silence radio.
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