« La possibilité d’étudier à l’étranger est un argument dans la bataille entre grandes universités américaines »

4038


Devant des locaux flambant neufs, à deux pas de la Bibliothèque nationale de France (BNF), dans le 13e arrondissement de Paris, des ouvriers perchés sur un chariot élévateur s’activent sur la façade. A l’intérieur, on déballe les meubles, on donne les derniers coups de peinture. Les 13 et 14 novembre, l’université de Chicago inaugurera officiellement son nouveau campus parisien où une partie des étudiants ont déjà fait leur rentrée. « Ce sont les derniers réglages, les finitions, mais on est dans les temps », explique Sébastien Greppo, le directeur exécutif du centre, heureux d’arriver au bout.

Il faut dire qu’entre le moment où l’université de Chicago s’est portée acquéreuse du lot et celui où le bâtiment peut enfin accueillir des étudiants, sept années se sont écoulées. L’immeuble de bois et de verre, construit autour d’un grand escalier central, a été conçu par l’architecte de renommée mondiale Jeanne Gang, elle-même originaire de Chicago (Illinois). La façade est ceinte de colonnes en pierre de Saint-Maximin, un hommage à l’architecture haussmannienne et à celle des bâtiments anciens de l’« UChicago », comme l’appellent les étudiants.

A l’intérieur, des salles de cours équipées pour la visio en cas de besoin, un amphithéâtre de 120 places, des bibliothèques, un lieu de réception, une terrasse végétalisée, des espaces de détente… En tout, l’université aura consenti un investissement de 30 millions d’euros pour offrir un nouvel écrin aux quelque 125 étudiants qui pourront venir y étudier chaque trimestre dans les mêmes conditions d’excellence qu’à Chicago.

Cours intensifs

« C’était devenu une nécessité face à la multiplication du nombre de demandes pour venir étudier à Paris », explique Sébastien Greppo, qui dirigeait déjà le précédent centre depuis son ouverture, en 2003, à quelques rues de là, rue Thomas-Mann, qui était arrivé à saturation et ferme donc ses portes. « L’idée de proposer des programmes à l’étranger (“study abroad”) a pris de l’ampleur fin des années 1980-début des années 1990. Il s’agissait notamment de montrer à nos undergraduate [les étudiants de premier cycle, âgés de 18 à 21 ans] que le campus de Chicago n’est pas le centre du monde. »

Le projet de s’installer à Paris, porté par le college de l’université de Chicago (la structure qui réunit les undergraduate) a d’abord affronté quelques résistances. On s’inquiétait pour la sécurité de jeunes Américains, tout juste majeurs, lâchés dans un autre pays. Et puis, comment s’assurer qu’en intégrant des universités étrangères, ils bénéficieraient de la même qualité d’enseignement qu’à Chicago. Quid également des années universitaires qui fonctionnent par trimestre aux Etats-Unis, mais par semestre en France ?

Il vous reste 64.58% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.



Source link