Carnet de bureau. Instrument au service de la stratégie de l’entreprise, source de complexité, de motivation des salariés, d’attractivité, la prime pourrait prendre une place croissante dans la rémunération dès 2024. La part des primes exceptionnelles n’a quasi pas bougé entre 2022 et 2023, selon les chiffres de l’Urssaf publiés vendredi 18 octobre.
Un total de 5,3 milliards d’euros ont été distribués en 2023 au titre de la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat, de la prime Covid et de la prime de partage de la valeur, soit 0,7 % de la masse salariale contre 0,8 % l’année précédente. Un montant 2023 « équivalent à celui versé en 2022 », commente l’Urssaf. On est dans l’épaisseur du trait, selon l’expression courante des économistes. Mais il pourrait bien en être autrement dans un avenir proche.
A commencer par les 21,7 % des salariés du privé (4,3 millions de personnes, 20,1 % de la masse salariale du secteur) qui travaillent dans les petites entreprises de 10 à 49 personnes et qui seront bientôt concernés par la loi relative au partage de la valeur au sein de l’entreprise.
En vigueur depuis 2022 pour les entreprises de plus de 50 salariés, le dispositif de la prime de partage de la valeur sera étendu aux plus petites structures à partir du 1er janvier 2025. Et la prime est le dispositif choisi par 43 % dirigeants des entreprises de moins de 50 salariés pour partager la valeur, plutôt qu’un accord d’intéressement (21 %) ou qu’une redistribution sous forme d’actionnariat salarié (2 %), indique l’enquête « Regards croisés sur le partage de la valeur en entreprise » Primeum-IFOP réalisée auprès de 1 500 personnes et publiée le 15 octobre. Ainsi, 10 % des dirigeants ne savent toutefois pas encore ce qu’ils feront.
Un nouveau réflexe
Malgré les décrets d’application de la loi du partage de la valeur parus en juillet, les PME sont en effet encore un peu dans le flou. Un tiers des dirigeants interrogés en avril dans le cadre de cette même enquête Primeum-IFOP n’a jamais entendu parler du partage de la valeur et à peine plus (43 %) savent qu’ils devront l’appliquer à partir de 2025, précise le cabinet de conseil spécialisé dans la rémunération variable. Le partage de la valeur était jusqu’alors possible mais pas obligatoire pour les petites organisations.
La prime n’est toutefois pas seulement un moyen de redistribuer des bénéfices, elle apparaît aussi comme un recours apprécié des employeurs lorsqu’il y a trop peu de valeur à partager. Quand les marges de manœuvre se resserrent pour augmenter les salaires, les directions des ressources humaines privilégient les primes. Ainsi, 44 % des dirigeants d’entreprises de moins de 50 salariés interrogées en avril par l’IFOP pour l’enquête Primeum déclaraient ainsi avoir mis en place de la rémunération variable en 2024, et 20 % pour tous leurs salariés.
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