La piste criminelle explorée par la police après l’incendie meurtrier de la rue de Charonne à Paris

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Vue de l’appartement incendié dans un immeuble du centre de Paris, le 8 avril 2024. L’incendie s’est déclaré rue de Charonne (11e arrondissement) dans un appartement situé au 7e étage d’un immeuble de huit étages, a indiqué à l’AFP la brigade des sapeurs-pompiers de Paris.

Des plaies compatibles avec des blessures par balles : l’enquête sur l’incendie qui a ravagé un studio dans un immeuble de la rue de Charonne (11e arrondissement), à Paris, a pris un tour inattendu avec l’autopsie de deux corps retrouvés au 7e étage du bâtiment, construit dans les années 1970.

Dans la soirée du dimanche 7 avril, aux alentours de 20 h 15, un incendie d’origine encore indéterminée s’est déclaré dans le petit appartement, mobilisant près de soixante-dix pompiers et l’intervention de quelque dix-sept engins. Les cadavres de deux personnes y ont été découverts. Une troisième avait tenté de s’extraire du brasier en escaladant la façade pour gagner un appartement voisin, mais a chuté du 7e étage. Très grièvement blessée, elle est morte peu après. Les investigations se dirigeaient d’abord vers une fuite de gaz. L’immeuble n’étant pas raccordé au gaz de ville, « il s’agit peut-être d’une bombonne qui a fui », a expliqué mardi 9 avril Luc Lebon, adjoint au maire de l’arrondissement, au micro de France Télévisions. L’enquête a toutefois été réorientée à la suite des témoignages de riverains, qui assurent avoir entendu une ou plusieurs explosions avant le début de l’incendie.

Selon BFM-TV, l’examen des deux corps calcinés a ensuite révélé l’existence de plaies susceptibles, d’après une source judiciaire, de « correspondre à des impacts de balles tirées par une arme à feu ». La même source précise qu’« à ce stade, il n’est pas encore possible de déterminer précisément la nature exacte des blessures, ni le type d’arme à feu éventuellement utilisé ».

L’enquête a d’abord été confiée au 2e district de police judiciaire, qui couvre le 11e arrondissement, mais l’éventualité d’un double homicide et la complexité de la scène de crime a entraîné son dessaisissement au profit de la brigade criminelle du 36, rue du Bastion, l’adresse du quartier général de la police judiciaire parisienne.

Traces d’hydrocarbures

« Les résultats des autopsies pratiquées ont conduit le parquet à saisir la brigade criminelle des chefs d’homicide volontaire et de “destruction volontaire du bien d’autrui par un moyen dangereux pour les personnes” », a confirmé le parquet de Paris dans la journée de mardi 9 avril. Les autorités judiciaires n’ont pas précisé si les deux victimes retrouvées dans l’appartement avaient été formellement identifiées, à la différence de l’individu qui est tombé dans le vide. Ce dernier a été retrouvé en possession d’un passe Navigo, carte d’abonnement au réseau de transports parisien, et serait le locataire officiel du studio où se sont déroulés les faits. De source proche de l’enquête, on précise que « strictement aucune piste n’est privilégiée pour le moment même si celle d’un double homicide suivi d’un incendie volontaire fait l’objet d’une attention particulière ».

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