La philatélie tient salon à Paris, du 27 au 29 mars

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Si l’entrée au Salon philatélique de printemps, organisé à l’Espace Champerret à Paris, du jeudi 27 au samedi 29 mars, est gratuite, les visiteurs en auront tout de même pour 143,98 euros s’il leur prend l’idée d’acheter tous les nouveaux timbres mis en vente anticipée durant l’événement. Un montant élevé pour un hobby qui se veut populaire, les réimpressions de « classiques » de la philatélie n’étant peut-être pas le meilleur moyen de donner une image moderne du timbre…

Ce rendez-vous de saison, organisé alternativement à Paris ou en province, se présente comme la deuxième plus grande Bourse aux timbres hexagonale de l’année, après le Salon philatélique d’automne qui a lieu début novembre dans ce même lieu.

Seront ainsi mis en vente en avant-première :

Affichette timbrée « Avion survolant Paris » comprenant un bloc de quatre timbres à 7 euros.

– 28 euros, affichette timbrée « Avion survolant Paris » comprenant un bloc de quatre timbres à 7 euros reprenant le visuel du timbre de poste aérienne émis en 1936, dessiné et gravé par Achille Ouvré (1872-1951). Format : 220 x 286 mm. Conception graphique : Emmanuel Vedrenne. Impression : taille-douce. Tirage : 12 000 exemplaires numérotés.

L’arrière de cet avion imaginaire, sans dérive (et donc inapte à voler) ressemble à la queue d’une baleine, c’est pourquoi les journalistes le surnommèrent la « baleine volante ».

Jean-Pierre Mangin relève en outre, dans son Guide mondial des timbres erronés (Yvert et Tellier, 1999) sa « queue trop basse » et l’absence « de roulette empêchant le fuselage de traîner par terre ». De plus l’« immatriculation [est] absente et l’indication “Postes” est fantaisiste ». Enfin, « il y aurait beaucoup à dire sur les monuments représentés, telle la position de l’Arc de triomphe inexacte par rapport à la Seine ».

Bloc de quatre du 50 francs vert-jaune de poste aérienne (1936), en vente chez Behr actuellement au prix de 4 560 euros.

Les collectionneurs pourront se rabattre sur cette affichette à bon compte, un bloc de quatre du timbre original pouvant atteindre plusieurs milliers d’euros chez les spécialistes, comme chez Behr actuellement !

– 24 euros, bloc-feuillet « Centenaire de l’exposition internationale de timbres-poste » de 1925 à Paris, comprenant un bloc de quatre timbres au type « Paix et commerce » créé par Jules-Auguste Sage (1829-1908) et gravé par Louis-Eugène Mouchon (1843-1914).

L’ensemble reprend le visuel du bloc – le premier en France – paru en 1925 avec de nouvelles valeurs, à 6 euros au lieu de 5 francs. Conception graphique : Valérie Besser. Impression : typographie. Tirage : 40 000 exemplaires.

Bloc-feuillet « Centenaire de l’exposition internationale de timbres-poste » de 1925 à Paris, comprenant quatre timbres à 6 euros, à paraître dès le 27 mars.

A l’époque, l’exposition s’était tenue au pavillon de Marsan, au Louvre, du 2 au 12 mai 1925.

Le bloc original, tiré à 50 000 exemplaires, était vendu 25 francs, « le supplément de 5 francs correspondant au droit d’entrée à l’exposition » (160 ans de timbres-poste, par Pierre Jullien et Jean-Claude Rouy, Editions Timbropresse, 2014). Il atteint régulièrement de bons prix dans les ventes (Cérès, La Postale philatélie, Roumet, etc.). On ne peut que souhaiter que le bloc vendu au Salon de printemps atteigne de tels sommets !

Prix atteint : 2 107 euros chez Cérès Philatélie, dans la vente sur offres du 11 mars pour ce bloc original paru en 1925.

– 12 euros, bloc-feuillet « Marianne de Dulac » (2 euros x 2 et 4 euros x 2). Conception graphique : Sylvie Patte et Tanguy Besset. Gravure reprise par Elsa Catelin. Impression : typographie. Tirage : 110 000 exemplaires.

Bloc-feuillet « Marianne de Dulac » (2 euros x 2 et 4 euros x 2). Conception graphique : Patte et Besset. Gravure d’Elsa Catelin.

Cette « Marianne » a été créée par l’artiste français naturalisé anglais, Edmund Dulac (1882-1953). Monika Nowacka explique, dans Marianne. Les visages de la République (Musée de La Poste, 2023) que lorsque le gouvernement provisoire de la République française s’installe à Alger le 3 juin 1944, dirigé par le général de Gaulle, « il anticipe de quelques mois la fabrication de nouveaux timbres pour une France prochainement libérée (…) » avec l’accord du gouvernement britannique. De Gaulle s’adresse ainsi à Dulac. « La Marianne de Dulac, coiffée du bonnet phrygien, a les traits de Léa Rixens, épouse de son ami peintre Emile Rixens », comprenant le monogramme RF et une croix de Lorraine. De fait, une première valeur est émise en 1944, le reste de la série en 1945, imprimée à Londres par la maison Thomas De La Rue.

Prix atteint chez Roumet, vente sur offres su 28 janvier, 3 938 euros pour ce feuillet « Marianne » de Dulac non émis.

Certaines versions d’époque de cette « Marianne » peuvent atteindre plusieurs milliers d’euros, comme en témoignent des ventes sur offres récentes.

Chez La Postale philatélie, à Paris, un feuillet non émis, non dentelé, « Marianne » de Dulac, 2,40 francs rouge en bloc de quatre, « qualité extraordinaire », est au prix de départ de 4 900 euros dans la vente sur offres clôturée le 15 avril. Chez Roumet, ce feuillet a atteint 3 938 euros le 28 janvier.

« Marianne » de Dulac non émis, 800 euros chez Behr.

Chez Behr enfin, comptez 800 euros actuellement pour un 25 centimes vert, non émis, non dentelé, sans croix de Lorraine, chiffre « 25 » en haut du timbre.

« 150 ans de l’opéra Carmen », 2,10 euros, création, gravure et mise en page Sarah Lazarevic d’après photos (timbre : Ebon Theodora Vilhelmina Strandin dans le rôle de Carmen, 1922 © akg-images ; fond du bloc-feuillet : Don José, officier de dragons, dessin de Percy Anderson © British Library / Aurimages – Cover of the score of the « Carmen » by Giorgio Bizet © Heritage images / Aurimages – Dessin place de Séville © Alamy / Hemis

– 2,10 (tarif de la lettre internationale), « Carmen. 150 ans de l’opéra » composé par Georges Bizet (1838-1875), qui meurt quelques semaines après sa création. Bloc-feuillet dessiné et gravé par Sarah Lazarevic. Impression : taille-douce. Tirage : 330 000 exemplaires.

« Bizet. Carmen. L’Arlésienne », timbre à surtaxe au profit de la Croix-Rouge paru en 1960, dessiné par Charles Mazelin, gravé par Jacques Combet, imprimé en taille-douce et tiré à 1,6 million d’exemplaires.

Ce visuel renouvelle avec bonheur un sujet traité en 1960…

– 5 euros, souvenir philatélique « Carmen » comprenant le visuel du timbre au milieu d’une partition. Tirage : 25 000 exemplaires.

Souvenir philatélique « Carmen », mise en page de Sarah Lazarevic d’après illustrations (couverture : Opéra « Carmen » 1er acte, illustration anonyme pour un chromo vers 1900 © Collection IM/KHARBINE-TAPABOR ; feuillet : Opéra « Carmen », acte quatre, partition musicale © Médiathèque musicale de Paris / Roger-Viollet.

– 1,39 euro, « Salon philatélique de printemps. Place de la République. Paris ». Création de Ségolène Derudder, gravure de Line Filhon, impression en taille-douce en feuilles de 15 unités avec des marges illustrées. Tirage : 702 000 exemplaires.

Feuille de quinze timbres émis pour le Salon philatélique de Paris, « Place de la République », création Ségolène Derudder, gravure Line Filhon d’après photographie ALAMY/HEMIS.

– 28,22 euros, carnet « 80 ans de la Cérès de Mazelin », créée par Charles Mazelin (1882-1968) et gravée par Henri Cortot (1892-1950). Ce timbre d’usage courant fut utilisé en 1945-1947. Ce carnet imprimé en offset contient six timbres à 1,39 euro, six timbres à 2,10 euros, un timbre à 2,78 euros (tarif de la lettre verte de 100 grammes) et un timbre à 4,50 euros (tarif lettre internationale 100 grammes).

Carnet « 80 ans de la Cérès de Mazelin » à 28, 22 euros. Création Arobace, d’après des timbres dessinés par Charles Mazelin, gravure d’Henri Cortot

Ce « petit » timbre n’est pas le plus populaire chez les collectionneurs… Il atteint rarement des gros prix dans les ventes… Il faut plutôt chercher du côté des timbres défectueux (les « variétés » d’impression)… Dans sa vente sur offres clôturée le 15 avril, La Postale philatélie, par exemple, propose une variété d’impression sur un bloc de 25 exemplaires du 1 franc « Cérès » de Mazelin due à un papier tombé sur la feuille qui a été imprimé, à partir de 800 euros. Chez Roumet, une paire du 1 franc rouge avec un exemplaire non dentelé tenant à normal a atteint 63 euros le 11 mars.

Prix de départ de 800 euros pour cette variété d’impression, en vente chez La Postale philatélie.

– 10 euros (0,10 euro x 100), feuille indivisible de la « Marianne » actuelle créée par Olivier Balez et gravée par Pierre Bara. Tirage : 5 000 feuilles gommées, numérotées. Vente limitée à 25 exemplaires pour les particuliers, à 50 exemplaires pour les professionnels. Outre dans ce conditionnement exceptionnel, ce timbre n’est disponible que dans un carnet de douze, autocollants cette fois (depuis le 3 février), à 1,20 euro, tiré à 50 000 exemplaires. Un timbre à utiliser pour des compléments d’affranchissement.

0,10 euro x 100, feuille indivisible de la « Marianne » créée par Olivier Balez et gravée par Pierre Bara.

– 6,27 euros. Pack de trois timbres de distributeurs LISA (libre-service affranchissement) « Salon philatélique de Printemps. Paris 2025. Place de la République. Paris ». Création de Ségolène Derudder.

Timbres de distributeurs LISA (libre-service affranchissement) « Salon philatélique de Printemps. Paris 2025. Place de la République. Paris ». Création de Ségolène Derudder.

– 7 euros, collector de quatre timbres au tarif de la lettre verte « A la rencontre… de l’écureuil ». Photographies de Michel Chardin. Impression : offset. Tirage : 8 000 exemplaires.

Collector de quatre timbres au tarif de la lettre verte « A la rencontre … de l’écureuil ». Photographies de Michel Chardin. Prix de vente : 7 euros.

L’écureuil n’en est pas à sa première apparition sur un timbre français… Stylisés ou réalistes, on compte ainsi cinq écureuils timbrés depuis 2001…

« Animaux des bois », comprenant un écureuil (2001). Dessin de Christophe Drochon.

Tous ces produits philatéliques en prévente sur le Salon seront ensuite diffusés, à partir du 31 mars, par le Service clients de La Poste, ZI avenue Benoît-Frachon, BP 10106 Boulazac, 24051 Périgueux Cedex (Tél. : 05-53-03-19-26 et courriel sav-phila.philaposte@laposte.fr) et sur le site Internet de La Poste ; à partir du 1er février, par le Carré d’Encre, 13bis, rue des Mathurins, 75009 Paris.

« Bicentenaire des Caisses d’épargne », écureuil stylisé, par Stéphane Humbert-Basset. Timbre paru en 1998.

A noter que les visiteurs pourront en outre acheter un « billet souvenir » (deux versions, avec ou sans dorure à chaud, au prix de 2 ou 4 euros) reprenant le dessin du timbre au type « Sage »…

Billet souvenir « timbré » d’après un dessin de Jules-Auguste Sage, gravé par Louis-Eugène Mouchon.

… ainsi que deux blocs édités par la CNEP – vendus 10 euros pièce – comportant chacun un timbre « personnalisé », l’un conçu par Line Filhon, sur la place de la République, l’autre une illustration mise en page par Arlys Création, représentant une loupe et la tour Eiffel.

Bloc « publicitaire » timbré édité par la CNEP, réalisé par Line Filhon. Tirage : 6 200 exemplaires.

Sera enfin mis en vente un diptyque (1,39 euro tenant à 1 euro) émis par La Poste d’Andorre, créé par Enric Cardus, imprimé en offset et tiré à 50 004 exemplaires, pour le 50e anniversaire de la section Andorre de l’Union philatélique libournaise.

50e anniversaire de la section Andorre de l’Union philatélique libournaise, deux timbres d’Andorre créés par Enric Cardus.

Attention ! Parmi toutes ces nouveautés, le tirage limité à 5 000 exemplaires des feuilles de cent « Marianne » à 0,10 euro pourrait retenir l’attention des spéculateurs… Tout comme le carnet de douze de cette valeur… Un timbre à suivre en tout cas.

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Du timbre neuf, on passe au timbre ancien : organisé par la Chambre syndicale française des négociants et experts en philatélie (CNEP), ce salon accueille naturellement des spécialistes du timbre ancien ou moderne (Jean Farcigny, Vincennes Philatélie, Phila 2000, etc.), des éditeurs (Yvert et Tellier, Leuchtturm, etc.), la presse philatélique (Timbres magazine), des organisateurs de ventes (David Feldman, Le Timbre classique), etc. soit une trentaine de stands, et l’occasion pour les amateurs de trouver la pièce qui leur manque, ou… de prendre des contacts, afin de vendre au mieux leurs collections.

Programme des dédicaces des artistes du timbre, lors du Salon philatélique de printemps, du 27 au 29 mars.

Dernier temps fort de cette VIIIe biennale philatélique de Paris, les dédicaces de dessinateurs et graveurs membres de l’association Art du timbre gravé. Seront au rendez-vous, entre autres, pour signer leurs œuvres : Pierre Albuisson, le 27 mars, de 10 heures à midi, auteur du remarquable « Radeau de la Méduse », d’après l’œuvre de Théodore Géricault, paru en 2024 ; Cyril de La Patellière, le 29 mars, de 14 heures à 16 heures, qui, de plus, exposera des portraits d’artistes disparus chers à son cœur ; Sophie Beaujard (bloc « Napoléon Ier », 2021), etc.

En particulier, Line Filhon et Ségolène Derudder dédicaceront leur timbre sur la place de la République, Line Filhon le jeudi 27 de 10 heures à midi et de 14 heures à 16 heures, Ségolène Derudder le samedi 29, de 14 heures à 16 heures.

Salon philatélique de printemps, du jeudi 27 au samedi 29 mars, de 10 heures à 18 heures (sauf le samedi, jusqu’à 16 heures). Espace Champerret, Hall C, 6, rue Jean-Ostreicher, 75017 Paris. Métro : Porte de Champerret. Entrée gratuite.

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