La part de la viande dans le menu d’australopithèques révélée par leurs dents

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Photo de dent d’australopithèque prise par la biochimiste Jennifer Leichliter, le 20 août 2019.

Organe réputé le plus complexe de l’univers connu, notre cerveau a un appétit ogresque, consommant 20 % de l’énergie que nous ingérons – et jusqu’à 70 % durant la petite enfance. Les anthropologues ont fait l’hypothèse que notre encéphale a bénéficié d’un changement de régime alimentaire, plus carné, à un moment de notre évolution.

Savoir si nous avons pu accéder à cette nourriture parce que nos capacités cérébrales s’étaient améliorées ou si ce sont ces dernières qui ont bénéficié d’un menu plus riche en viande est « un peu comme répondre à la question de la poule et l’œuf, indique la biochimiste Jennifer Leichliter (Institut Max-Planck de chimie à Mayence, en Allemagne, et université du Witwatersrand de Johannesburg, en Afrique du Sud). Les deux sont-ils liés, et si oui, comment ? Dans quel genre ou espèce cela a-t-il eu lieu ? A quel moment la consommation de viande a-t-elle vraiment décollé chez nos ancêtres homininés ? »

Cette consommation était encore minimale chez les australopithèques sud-africains il y a près de 4 millions d’années, répond une étude dont elle est coautrice, publiée le 17 janvier dans la revue Science. Ces travaux suggèrent que les réponses aux questions ci-dessus pourraient être à portée de main, grâce à une nouvelle technique d’analyse de la concentration d’un isotope de l’azote dans l’émail dentaire. La proportion d’azote 15 – ayant quinze neutrons dans son noyau atomique – par rapport à l’azote 14 y augmente en effet à mesure que l’on monte dans la chaîne alimentaire, c’est-à-dire en fonction de la proportion de viande ingérée.

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