Le Centre national du cinéma y voit un « signal inquiétant » pour la parité. La part de femmes réalisatrices de films en France recule encore, pour atteindre son niveau le plus bas en cinq ans, selon des chiffres publiés, mercredi 26 novembre, par le CNC, qui y voit un « signal inquiétant » pour la parité.
Au total, 62 films d’initiative française ont été réalisés ou coréalisés par des femmes en 2024, contre 64 l’année précédente, et 69 en 2022. Cela représente moins du quart (24,2 %) de toute la production cinématographique française de l’année, la proportion la plus basse depuis 2019.
L’Observatoire de l’égalité femmes-hommes mis en place par le CNC soulève par ailleurs que près de 70 % des films en 2024 ont été pilotés par une équipe comptant une « large majorité (plus de 60 %) d’hommes aux postes-clés ». Huit productions comportaient uniquement des hommes aux commandes.
« Renouveler les outils »
L’autrice principale de l’étude, Cécile Lacoue, relève par ailleurs que les femmes réalisatrices ont davantage tendance à donner des postes-clés à d’autres femmes. « Il y a une corrélation forte », a-t-elle expliqué en présentant les données.
Cette diminution de la proportion de femmes réalisatrices est un « signal inquiétant. Il faut être vigilants », a-t-elle estimé. « Il est donc temps de renouveler les outils qui, manifestement, s’essoufflent. Le bonus parité qui a été créé en 2019 a fait bouger les lignes, c’est incontestable. Mais, aujourd’hui, les chiffres stagnent », a détaillé le président du CNC, Gaëtan Bruel. « Il faut réfléchir à d’autres moyens d’agir. »
« A l’inverse, côté audiovisuel, on voit bien que les choses peuvent bouger très vite quand un écosystème joue vraiment le jeu », a-t-il continué. L’année 2024 a marqué un record pour les femmes dans l’audiovisuel, où elles ont été les autrices de 44,1 % des programmes (hors feuilletons et formats courts de fiction) et en ont réalisé 40,5 %.
