La mobilisation pour la population de Gaza gagne les universités britanniques

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Un manifestant campe devant la School of Oriental and African Studies de Londres alors que des étudiants occupent des campus britanniques en soutien au peuple palestinien, à Londres, le 7 mai 2024.

La mobilisation étudiante en soutien à la population de Gaza gagne le Royaume-Uni : une poignée de tentes, ainsi que des drapeaux palestiniens et des slogans appelant à un cessez-le-feu, sont apparues cette semaine sur la pelouse de la School of Oriental and African Studies de l’université de Londres. Des étudiants, dont nombre d’entre eux sont masqués, s’assoient en cercle sur une toile bleue tandis que d’autres ont accumulé des provisions.

D’autres campements ont vu le jour dans nombre d’universités britanniques, comme sur les campus américains. Le but, explique une ancienne étudiante de 23 ans à l’Agence France-Presse (AFP), est de « faire pression sur l’administration pour qu’elle adhère aux demandes des étudiants », c’est-à-dire de dévoiler les liens avec des entreprises complices de ce qu’elle appelle « l’économie de colonisation illégale d’Israël et le commerce des armes ».

« Campement de solidarité »

L’université de Warwick, dans le centre de l’Angleterre, a vu apparaître le premier « campement de solidarité pour Gaza », le 26 avril. Les tentes ont ensuite essaimé aux abords des universités de Newcastle, Edimbourg, Manchester, Cambridge et Oxford. A Edimbourg, un groupe d’étudiants a entamé une grève de la faim pour appeler à un cessez-le-feu à Gaza.

Dans un communiqué, l’université de Cambridge a dit respecter la liberté d’expression et le droit de manifester, ajoutant toutefois qu’elle ne tolérerait pas « l’antisémitisme, l’islamophobie ou toute autre forme de haine raciale ou religieuse ».

Des étudiants propalestiniens discutent sur le campus de la School of Oriental and African Studies de Londres, le 8 mai 2024.

Les manifestations aux Etats-Unis ayant parfois donné lieu à des violences, et des étudiants juifs ayant exprimé des inquiétudes quant à leur sécurité, le premier ministre britannique, Rishi Sunak, souhaite éviter de telles scènes au Royaume-Uni. Il a convoqué, jeudi 9 mai, les dirigeants des universités pour évoquer la sécurité des étudiants juifs et a dénoncé « l’augmentation inacceptable de l’antisémitisme » sur les campus.

Le Community Safety Trust, association qui assure notamment la sécurité de lieux de la communauté juive, a évoqué « un niveau d’antisémitisme sans précédent » depuis les attaques du Hamas le 7 octobre et la réponse d’Israël.

« Peu importe l’inconfort de camper dehors »

Les étudiants de la SOAS ont par ailleurs reçu, mercredi, le soutien de l’ancien chef du parti travailliste, Jeremy Corbyn. Il a affirmé que l’université devrait « reconnaître que les étudiants ont des opinions fortes, légitimes, valides ». M. Corbyn avait été avait été suspendu du parti travailliste en 2020, à la suite d’un rapport explosif sur l’antisémitisme dans les rangs du parti d’opposition britannique, avant d’être réintégré

Une étudiante de la SOAS a confié à l’AFP qu’elle prévoyait, comme les autres, de rester « aussi longtemps qu’il le faudra » pour que l’université accepte leurs demandes. « La première nuit était vraiment pluvieuse, humide et boueuse, raconte-t-elle. Mais, honnêtement, peu importe l’inconfort de camper dehors pour les étudiants, c’est juste une fraction des conditions que subissent les Palestiniens à Gaza. »

Lire aussi le reportage | Article réservé à nos abonnés Aux Etats-Unis, le campus de Columbia en état de siège sur fond de guerre à Gaza

Le Monde avec AFP

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