« La logique de guerre dans laquelle s’enferme Israël est mortifère pour l’avenir de la région »

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Les opérations attribuées aux services israéliens qui ont visé les membres du Hezbollah porteurs de bipeurs et de talkies-walkies, les 17 et 18 septembre, faisant trente-neuf morts et quelque trois mille blessés, puis les bombardements contre la banlieue sud de Beyrouth visant le centre de la force d’élite du mouvement terroriste, qui ont provoqué la mort d’au moins cinquante-deux personnes, font craindre un embrasement régional, sans cesse évoqué depuis des mois.

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Ils s’inscrivent dans une volonté de l’armée israélienne d’ouvrir un deuxième front avec le Liban. Benyamin Nétanyahou et son ministre de la défense, Yoav Gallant, ont annoncé une « nouvelle phase de la guerre », cette fois dirigée dans le nord du pays, et le cabinet politique et de sécurité a déclaré avoir mis à jour les buts de la guerre, afin d’y inclure le retour en toute sécurité des habitants du Nord chez eux. En effet, la pression est forte sur le gouvernement de Nétanyahou pour que les populations habitant dans le Nord puissent rentrer chez elles. Elles l’avaient quitté au lendemain du 7 octobre 2023 en raison du soutien apporté par le Hezbollah au Hamas et qui se manifeste depuis par un maintien de la tension à la frontière, avec des échanges quasi quotidiens de tirs. Tension qui s’est fortement accentuée ces derniers jours avec les tirs de roquettes du Hezbollah contre Israël et les « frappes massives » menées par l’armée israélienne contre des positions du mouvement.

Ces attaques spectaculaires, qui ont provoqué un effet de sidération auprès des Libanais, avaient plusieurs objectifs. Le premier était de redorer le blason du Mossad après son échec face aux massacres du 7 octobre 2023. Le deuxième était de montrer au Hezbollah qu’Israël entend en finir avec la menace qu’il représente. Pour cela, Israël, en menant des opérations de plus en plus en profondeur au Liban, teste la capacité du mouvement à réagir. Pour l’instant, celle-ci a été limitée, et c’est là toute la difficulté de la position de cette organisation, qui n’a aucun intérêt à élargir la confrontation tant que le pouvoir iranien ne l’a pas décidé. Le Hezbollah a pris des coups importants ces derniers mois. Son chef, Hassan Nasrallah, a d’ailleurs reconnu, au lendemain des attaques des 17 et 18 septembre, « un coup sans précédent » contre ses troupes et menacé Israël d’une riposte « terrible ».

La crédibilité en berne du Hezbollah

Le troisième est de semer le doute au sein de l’organisation et de la population proche d’elle. Enfin, le quatrième objectif est de s’assurer du soutien de ses alliés en brandissant la menace que fait peser le Hezbollah, car de nombreuses critiques s’élèvent contre Nétanyahou en raison de l’absence de stratégie visant à mettre un terme à la guerre de Gaza : aucun plan politique n’est élaboré, les bombardements se poursuivent, rendant la vie impossible dans ce territoire.

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