

La commission d’expulsion (Comex) de l’Hérault, composée de trois magistrats, a rendu, mercredi 12 mars, un avis favorable à la demande des autorités d’expulser « Doualemn », cet influenceur algérien dont le refoulement par l’Algérie avait envenimé les relations entre Paris et Alger, a fait savoir son avocate.
« On est abasourdi par cette décision, par la disproportion manifeste entre la menace à l’ordre public qui est avancée et quelqu’un qui a été condamné à cinq mois avec sursis et dont la vie et la famille sont à Montpellier », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) Me Marie David-Bellouard.
« C’est une décision politique. Notre client est pris en étau et est un étendard de la politique migratoire de ce gouvernement », a-t-elle estimé après la notification de l’avis consultatif de cette commission, composée de deux magistrats du tribunal judiciaire et d’un juge administratif.
Condamné à cinq mois de prison avec sursis
La Comex avait tenu une audience publique contradictoire le 5 mars sur le cas de cet agent d’entretien de 59 ans, Boualem Naman de son vrai nom, à la demande du préfet de l’Hérault, qui envisage de prendre une mesure d’expulsion du territoire contre lui. Me David-Bellouard a déclaré qu’elle contesterait en procédure d’urgence et sur le fond toute décision d’expulsion de son client.
Début janvier, « Doualemn », suivi par quelque 138 000 personnes sur TikTok, avait diffusé une vidéo dans laquelle il appelait à infliger une « sévère correction » à un opposant au pouvoir en Algérie. Il a été condamné le 6 mars à cinq mois de prison avec sursis pour « provocation non suivie d’effet à commettre un crime ou un délit », pour cette diffusion.
Elle lui avait déjà valu début janvier un retrait de son titre de séjour et son expulsion le 9 janvier vers l’Algérie. Mais les autorités algériennes l’avaient immédiatement renvoyé en France, déclenchant une crise avec Paris. Le tribunal administratif de Melun avait ensuite annulé son obligation de quitter le territoire français (OQTF), enjoignant aux autorités de reprendre la procédure, cette fois avec un débat contradictoire, d’où son passage devant la Comex.