Le Timbre classique organise une vente aux enchères qui aura lieu sur deux jours, les 27 et 29 mai à l’hôtel Warwick, à Genève (Suisse).
Elle dispersera, entre autres, une collection sur les internés français en Suisse lors de la guerre franco-prussienne de 1870-1871, et proposera de bonnes rubriques sur la Grande-Bretagne et l’Empire Britannique – dont la Côte de l’Or, le Nigeria –, ainsi que sur le Liberia, la France, la Suisse, l’Espagne et les Etats-Unis.
Le premier jour, la vente verra les adjudications réalisées en euros et les lots seront expédiés depuis Paris.
Le second jour, la vente se déroulera en francs suisses et les lots seront expédiés depuis Genève.
Vente du 27 mai
Plus de 550 lots sont au programme de la session du 27 mai à Paris. Au programme : France, ex-colonies françaises, Espagne et monde entier.
Le catalogue ouvre sur les classiques de France, timbres et lettres du XIXe siècle, avec un 10 centimes bistre-jaune en paire tête-bêche sur faire-part de 1851, oblitération grille, d’Amiens pour Mont-de-Marsan, via Paris, au prix de départ de 7 000 euros.
Une très belle lettre mise à prix à 4 000 euros est affranchie d’une paire du 1 franc de l’Empire et d’un 10 centimes bistre, oblitération étoile sur lettre de Paris du 30 juin 1854 au tarif de 2,10 francs par la voie anglaise du Pacifique pour la côte ouest du Mexique, transit par Londres en rouge et mention « Missent to Panama, Try Vera Cruz » au dos.
Un 5 francs violet-gris de l’Empire neuf, avec « 5 » et « F » imprimés en bleu, est à 1 200 euros minimum.
Un bloc de dix exemplaires du 2 centimes chocolat clair (émission de Bordeaux), « report 1 », « rarissime multiple de cette valeur », signale le vendeur, sur lettre du 25 mars 1871 de Romans, dans la Drôme, pour Lyon, ne fera pas moins de 7 500 euros.
Un bloc report de quinze exemplaires du 80 centimes rose (1870), un des plus beaux blocs report connus de ce timbre (n° 49 au catalogue Yvert et Tellier) est à 3 000 euros.
A 15 000 euros, une collection sur l’émission dite « de Bordeaux », présentée en trois albums, décline une belle étude sur les nuances, les oblitérations, divers affranchissements sur lettres. A noter des blocs de quatre et de six du 1 centime et du 2 centimes à l’effigie de Cérès ; un affranchissement tricolore de septembre 1871 ; un bloc de dix exemplaires neufs du 40 centimes gris « report 2 » (n°41B) ; deux bandes de quatre du 5 centimes vert-jaune (n°42B) ; un n° 42B plus un 20 centimes « Siège » sur lettre du 1er septembre 1871 (1er jour du tarif à 25 centimes), etc.
Une collection « d’exposition » en soixante-douze pages sur la poste à Lyon de 1580 à 1876, médaillée « Grand argent », est estimée 4 000-7 000 euros, comprenant une mention « en diligence » sur lettre de 1704, « jolie partie sur la Petite Poste dont port payé encerclé en 1807, cachets d’essai de 1828, ballon monté pour Lyon », etc.
« Viande de chien »
La vente se poursuit avec des ballons montés – dont un message codé de Jules Favre, ministre des affaires étrangères pour la délégation à Bordeaux, de décembre 1870, par Le Général Chanzy, à 2 000 euros – et des pigeongrammes de la guerre de 1870-1871.
Un rarissime plan de Paris ayant voyagé par Le Newton, joint à La Gazette des absents et son cachet à date du 31 décembre 1870, avec un texte manuscrit qui témoigne de la vie à Paris – « (…) La viande de chien a fait son entrée dans les marchés où elle est cotée à 3 F ½ le kilog. Les chats et les rats ne sont pas oubliés et un rat vaut en ce moment 1,50 F » – est à 8 000 euros.
Quatre lettres autographes manuscrites signées de Mac-Mahon, du général Trochu, de Gambetta et de Thiers démarrent à un petit 240 euros.
Pour les timbres du XXe siècle, le 3,60 francs sur le « Vol franco-soviétique CNES Glavcosmos Intercosmos » émis en 1989, « couleurs rouge et jaune absentes et couleur bleue décalée » est à 400 euros.
Un bloc de douze timbres plus trois isolés « Cigale rouge » paru en 1977, « variété inscriptions omises », sont mis à prix à 5 000 euros.
Douze épreuves d’état signées du dessinateur et graveur Pierre Béquet (1932-2012) de la série complète des six timbres des grands navigateurs de 1988 (une pour les cartes et une pour les inscriptions) sont à 200 euros.
Pour le reste du monde, on notera pour Monaco le 5 francs « Helsinki 1952 » surchargé « Colombes/15-5-60 » en rouge pour la victoire du club de football de la principauté en finale de la Coupe de France, mis à prix à 1 500 euros.
Pour Madagascar, une série non émise de dix valeurs en dix couleurs différentes (1946), démarre à 2 600 euros.
Dans un bel ensemble consacré à Port-Said, un beau bloc de vingt du 10 centimes noir sur lilas de 1899 surchargé en rouge « 25 » et « VINGT/CINQ », avec bord de feuille, est proposé à partir de 2 000 euros.
L’Espagne, bien représentée, donne quelques bons prix – 10 reales vert Isabella II (1850) à 1 000 euros –, précédant la vente d’un lot de 319 plis de l’Empire ottoman de 1865 à 1930 (1 500/3 000 euros).
Vente du 29 mai
Le catalogue de la deuxième vente du 29 mai qui compte 570 lots ouvre sur la Suisse (162 lots).
Une vingtaine de lettres avec étiquettes roses de franchise postale « Militaires français/internés en Suisse/Gratis. », sur lettres, utilisées par les troupes françaises de l’armée Bourbaki internées en Suisse en 1871 avec l’aide de la Croix-Rouge helvétique lors de la guerre franco-prussienne, démarrent entre 150 et 750 francs suisses, selon la qualité des pièces, une collection de onze vignettes détachées étant mises à prix à 150 francs suisses.
Les postes cantonales sont bien représentées avec la vente des premiers timbres émis par la poste du canton de Genève en octobre 1843.
Un « double de Genève » sur lettre, de couleur intense et très bien margé, proprement oblitéré par la rosette de Genève n° 2, pointe à 20 000 francs suisses.
Pour un « double de Genève » détaché, avec une belle oblitération centrale (rosette n° 2 en rouge) ainsi qu’une partie du cachet à double cercle de Genève, largement margé sur trois côtés, en haut à gauche le filet d’encadrement effleuré sur environ 2 millimètres, compter 7 000 francs suisses ; et 6 000 francs suisses pour un demi « double de Genève » neuf.
Une paire horizontale du 20 centimes rouge-carmin « Buste de Tell » sur papier grillé, pont perforé, oblitéré de Berne le 31 décembre 1942, est mis à prix à 1 000 francs suisses.
Suivent divers pays d’Europe, dont le Danemark et des classiques de France et de Grande-Bretagne.
Pour la France :
– Paire tête-bêche oblitérée du 10 centimes bistre-jaune de la première émission : 2 000 francs suisses.
– Affranchissement tricolore 1 franc carmin et 10 centimes brun Présidence, plus deux 25 centimes bleu oblitérés gros points sur enveloppe pour une destination rarissime, Jassy, en Moldavie, cachet à date de Paris du 12 juillet 1853, au verso cachets de transit Krakau et Czernowitz : 10 000 francs suisses.
– Combinaison exceptionnelle de 20 centimes noir sur jaune (Cérès), cinq exemplaires dont une paire tête-bêche, oblitération grille sur lettre de Boulogne-sur-Mer du 7 septembre 1849 pour Paris : 4 000 francs suisses.
– Enveloppe de Paris du 17 mars 1853 pour Londres, affranchissement d’un bloc de quatre du 40 centimes orange, cachet d’arrivée : 4 000 francs suisses.
On passe à la Grande-Bretagne :
– Pli d’octobre 1840 avec une bande de six du « penny black » d’Edmonton (près de Londres) pour Meigle (Ecosse) : 2 000 francs suisses ; même estimation pour une lettre de 1850 avec une composition d’affranchissement two pence blue et 1 penny rouge-brun pour Prague.
– 2 ½ pence « Silver Jubilee » bleu de Prusse de 1935 (erreur de couleur), neuf, sans charnière, 3 000 francs suisses. Le vendeur rapporte que ce timbre « reste à ce jour l’un des timbres les plus célèbres et les plus rares de Grande-Bretagne. En effet, les imprimeurs ont rapidement détruit les feuilles erronées, à l’exception de six feuilles envoyées au centre de stockage de la Poste. On a demandé au surintendant de détruire les six feuilles, à l’exception d’un bloc de quatre, qui serait conservé à des fins de référence. Cependant, une autre erreur a été commise et seules deux feuilles ont été détruites et quatre ont été placées par inadvertance avec des feuilles de couleur correcte. Trois de ces feuilles ont atterri au bureau de poste d’Edmonton, au nord de Londres. La quatrième feuille a été envoyée à un bureau de poste inconnu. On sait qu’une certaine quantité a été utilisée ».
Parmi quelques bonnes cotes, une collection de Chine (1963-1970) estimée 5 000 francs suisses a déjà un enchérisseur à 9 500 francs suisses ; une vingtaine de carnets d’Egypte (1921 à 1953) sont estimés entre 125 et 2 000 francs suisses selon l’origine ; belle rubrique de plus de quatre-vingts lots de la Côte de l’or (marque postale de 1835, timbres détachés, lettres, spécimens, collections, etc.) de 120 à 1 500 euros ; Nigeria, « British Protectorate/Oil Rivers » 10 shillings surchargé (vermillon) sur 5 pence, estimé 2 400 francs suisses (vendu en 2023 chez Spink 2 200 livres sterling).
Une collection des Etats-Unis (1847-2000) ferme la marche. Contenue dans trois albums et deux classeurs (Penny Post, Well’s Fargo, bonnes valeurs des années 1840, 1850, etc.), estimée 3 000 francs suisses, une enchère a déjà été déposée, d’un montant de 4 600 francs suisses.
Résultats
On termine par quelques résultats de la dernière vente Le timbre classique, clôturée le 16 avril.
Parmi les quelques 1 franc vermillon dispersés, un exemplaire avec rare oblitération « petits chiffres de Gentilly (Seine) » atteint 7 935 euros pour un prix de départ de 7 500 euros. Empire non dentelé, « un des plus grands blocs connus » de dix exemplaires du 5 centimes vert-jaune, avec « rarissime oblitération d’ambulant Cette à Bordeaux » du 3 juin 1862, mis à prix à 2 000 euros, atteint 2 307 euros.
Empire lauré, la bande de quatre oblitérée du 4 centimes gris, avec tête-bêche, reste invendue à 7 500 euros. Un 5 francs Empire, neuf, prix de départ à 2 500 euros, part à 3 152 euros.
Une belle collection en neuf albums de lettres et de marques postales du département de l’Ardèche (1745-1899), qui démarrait à 3 600 euros, est conclue à 4 434 euros.
Bureau français à l’étranger, au Japon en l’occurrence, un 25 centimes bleu au type Cérès (n° 60) en bande de quatre, avec cachet à date « Yokohama Bau Français » (14 juillet 1874) en mixte avec une paire de timbres japonais surperforme à 5 670 euros, pour un prix de départ de 2 000 euros.
Le timbre à 2,25 francs à l’effigie de Cézanne (1939), non émis dans sa couleur bleu-vert, atteint 5 093 euros pour une mise à prix de 3 250 euros.
Enfin, Madagascar, un bloc-feuillet complet de dix valeurs en rouge-orange, non émis, fait 6 308 euros (départ 4 000 euros).
Ventes aux enchères les 27 et 29 mai, à l’hôtel Warwick, 14, rue de Lausanne, à Genève, à partir de 10 heures.
En Suisse : Le Timbre classique, 31, Route de Troinex, 1234 Vessy, Genève. Ouvert du lundi au vendredi, de 8 heures 30 à 17 heures (uniquement sur rendez-vous). Courriel : info@letimbreclassique.com. Tél. : 41 22 760 11 11.
En France : Le Timbre classique, 4, rue Drouot, 75009 Paris. Ouvert du lundi au vendredi, de 9 heures 30 à 17 heures. Courriel : contact@letimbreclassique.com. Tél. : 01-42-46-63-72.
Les lots de la vente du 27 mai peuvent être examinés sur rendez-vous à Paris. Les lots de la vente du 29 mai peuvent être examinés sur rendez-vous dans les bureaux de Genève du Timbre classique et, sans rendez-vous, à partir du 27 mai à l’Hôtel Warwick.