
Réunion à Bruxelles d’un Conseil européen extraordinaire
Les vingt-sept pays de l’Union européenne (UE) et Volodymyr Zelensky se retrouvent, jeudi, pour un sommet extraordinaire sur l’Ukraine.
Parmi les priorités de cette réunion convoqué par le président du Conseil européen, Antonion Costa, la question du renforcement de la défense européenne face à la menace de désengagement américain. « L’Europe fait face à un danger clair et immédiat d’une ampleur qu’aucun d’entre nous n’a connue dans sa vie d’adulte », a affirmé Mme Von der Leyen, dans une lettre adressée aux dirigeants des Vingt-Sept.
Le futur chancelier allemand, Friedrich Merz, a, de son côté, estimé que le Vieux Continent devait se préparer « au pire scénario » d’une Organisation du traité de l’Atlantique Nord privée de la garantie de sécurité américaine.
Selon le président français Emmanuel Macron, mercredi soir, « des financements communs massifs seront décidés pour acheter et produire sur le sol européen des munitions, des chars, des armes, des équipements parmi les plus innovants ». En outre, « les Etats membres pourront accroître leurs dépenses militaires sans que cela soit pris en compte dans leur déficit », une mesure réclamée notamment par Paris et Berlin.
Dans un contexte géopolitique totalement chamboulé par les prises de position du président américain, la Commission européenne a dévoilé un plan pour « réarmer l’Europe » visant à mobiliser quelque 800 milliards d’euros. Une « première étape » qui devrait recueillir l’accord de principe des Vingt-Sept jeudi, selon des diplomates à Bruxelles.
A ce stade, quelque 30 milliards d’euros seront disponibles pour l’Ukraine en 2025, et plusieurs pays de l’UE ne voient pas la nécessité, dans l’immédiat, d’augmenter ce montant.
Dans son allocution télévisée, M. Macron a averti que « la menace russe [était] là et touch[ait] les pays d’Europe ». Il a souligné que Moscou avait « déjà fait du conflit ukrainien un conflit mondial », et tentait « de manipuler [les] opinions avec des mensonges diffusés sur les réseaux sociaux ».
Selon lui, « cette agressivité ne semble pas connaître de frontières » et, dans ce contexte, « rester spectateur serait une folie ». Cette position ne fait toutefois pas l’unanimité parmi les Vingt-Sept : le dirigeant hongrois, Viktor Orban, soutien de Donald Trump et de Vladimir Poutine, a menacé de bloquer le sommet de jeudi. Il a été reçu pour le dîner mercredi soir par M. Macron.