Dix-sept ans dans le couloir de la mort, 6 240 jours à redouter qu’on l’emmène un soir à minuit, comme c’est la coutume en Indonésie, faire face à un peloton d’exécution composé de dix hommes qui le fusilleront dans la position de son choix, assis ou debout : c’est l’interminable calvaire que vient de vivre Serge Atlaoui, 61 ans, un Français père de quatre enfants, originaire de Metz, arrêté le 11 novembre 2005 près de Djakarta pour avoir travaillé comme soudeur dans un laboratoire clandestin fabriquant de l’ecstasy. L’accusé a toujours nié être le « chimiste » du gang des trafiquants de drogue, arguant qu’il n’était au courant de rien : il soudait des pompes et des machines à distiller dans ce qu’il croyait être, selon lui, une usine d’acrylique.
Alors qu’il avait été condamné à mort en 2007, après avoir initialement reçu une peine de prison à vie, la Cour suprême avait ensuite alourdi cette dernière sentence et l’avait condamné à la peine capitale en appel. Il y a dix ans, il avait échappé à l’exécution après que des pressions exercées par la France eurent convaincu les autorités indonésiennes de lui accorder un sursis.
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