La diplomatie féministe, jeune concept déjà fragilisé

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La statue de l’avocate et militante féministe française Gisèle Halimi (1927-2020), l’une des dix statues de femmes pionnières dévoilées lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024. A Paris, le 18 juillet 2025.

A peine popularisé, l’élégant concept de « diplomatie féministe » est déjà fragilisé, voire piétiné. C’est en effet dans un contexte international inédit, marqué par la montée en puissance de mouvements politiques s’opposant aux droits des femmes et par le net recul des financements spécifiques, notamment américains, que s’est tenue à Paris, ces 22 et 23 octobre, la quatrième conférence des diplomaties féministes.

Réunissant les représentants d’une trentaine de pays, elle est l’un des seuls événements internationaux – exception faite du cadre de l’Organisation des Nations unies (ONU) – permettant aux Etats de poursuivre la construction progressive d’une diplomatie attentive aux femmes.

Que signifie cette notion, qui la défend aujourd’hui et s’y investit au-delà des discours ? Décryptage.

Qu’entend-on par « diplomatie féministe » ?

Cette notion repose sur deux piliers. Il s’agit d’une part de féminiser les fonctions diplomatiques et la gestion des affaires internationales, qui demeurent très largement masculines. A titre d’exemple, « moins de 10 % des accords de paix [sont] signés par des femmes », souligne régulièrement Margot Wallström, l’ex-ministre des affaires étrangères suédoise (2014-2019), qui a popularisé la notion (abandonnée ensuite par le nouveau gouvernement conservateur). En haut de l’édifice diplomatique mondial, jamais une femme n’a été nommée secrétaire générale de l’ONU.

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