La Cour des comptes préconise de réformer la prise en charge du diabète

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Un kit d’administration d’insuline, utilisée dans le traitement contre le diabète, à New-York, le 2 mars 2023.

Une hausse du diabète et des dépenses qui y sont liées, mais « des résultats sanitaires qui stagnent » : la Cour des comptes appelle mardi 8 juillet à réformer la prise en charge de cette maladie, en créant notamment deux niveaux d’affection longue durée (ALD), et en développant l’éducation thérapeutique.

Le diabète de type 2, forme la plus répandue (92 % des cas), connaît une forte croissance en lien avec le vieillissement et l’augmentation de l’obésité, et cette maladie chronique est celle « qui touche le plus les personnes défavorisées », observe l’institution dans un rapport publié mardi.

La Cour des comptes fait donc six recommandations, principalement en vue de réformer la prise en charge. Jugeant nécessaire de « réfléchir au remboursement d’un parcours de soins qui comprendrait une éducation thérapeutique et de l’activité physique », elle préconise de revoir le dispositif ALD pour le diabète de type 2 en créant « deux niveaux de reconnaissance, selon le niveau de sévérité et de complication ».

« Les résultats sanitaires ne progressent pas »

Au niveau 1, l’exonération du ticket modérateur serait concentrée sur certains soins préventifs, examens de suivi et bilans, mais ouverte à des thérapies non médicamenteuses de modification des modes de vie, aujourd’hui exclues du remboursement de droit commun. Au niveau 2, l’exonération du ticket modérateur concernerait toujours l’ensemble des soins en lien avec la pathologie.

Le niveau des dépenses de santé imputables au diabète, globalement remboursées aux patients par l’intermédiaire du dispositif ALD, progresse aussi. Selon les auteurs, l’une des raisons principales de cette augmentation est le vieillissement de la population qui accroît le nombre de patients et le nombre de ceux qui ont des complications. Le diabète se déclare le plus souvent après 45 ans. Mais « les résultats sanitaires ne progressent pas », car le taux de réalisation des examens ne s’améliore pas et les hospitalisations pour complications baissent peu.

« Une piste » à suivre, pour la Cour des comptes, même s’il faut « évaluer soigneusement » les implications concernant le « reste à charge pour les patients » et « l’équilibre entre les économies et les dépenses supplémentaires » pour l’Assurance-maladie.

Modifier le mode de vie des patients

En 2022, l’ALD diabète regroupait 3,6 millions d’assurés – la plus importante en nombre et l’une de celles au taux de croissance le plus rapide, précise le rapport. Et 3,8 millions de personnes étaient « pharmacologiquement traitées pour un diabète en 2023, soit une prévalence de 5,2 %, en croissance constante depuis le début des années 2000 », toujours selon les auteurs.

« La mise en œuvre, avant un éventuel traitement médicamenteux, de thérapies visant à modifier le mode de vie des patients devrait constituer le traitement de première intention du diabète », plaide la Cour, suggérant, entre autres mesures, de proposer dès le diagnostic un parcours de soins incluant éducation thérapeutique, nutrition et activité physique adaptée.

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Sachant que l’obésité est le facteur de risque principal, la Cour prône d’intensifier l’information des consommateurs, l’encadrement de la publicité et la régulation de l’offre alimentaire.

Le diabète, maladie caractérisée par une hyperglycémie chronique, peut entraîner à terme des complications comme des atteintes neurovasculaires, cardiovasculaires ou rénales.

Le Monde avec AFP



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