La Corée du Nord a tiré, jeudi 31 octobre, un « missile balistique à longue portée », a fait savoir la Corée du Sud, le premier essai d’armes de Pyongyang depuis que Séoul l’a accusé d’avoir envoyé des milliers de soldats en Russie.
L’armée sud-coréenne « a détecté un missile balistique lancé depuis la région de Pyongyang en direction de la mer de l’Est vers 7 h 10 [23 h 10, jeudi à Paris] », a déclaré l’état-major interarmées sud-coréen, en employant le nom coréen de la mer du Japon.
Ce missile appartenait à « la classe des missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) », a assuré à la presse le ministre de la défense japonais, Gen Nakatani, précisant que la distance en vol était estimée à environ 1 000 kilomètres, pour une altitude maximale constatée à plus de 7 000 km. « C’était le temps de vol le plus long jamais enregistré [pour un missile nord-coréen]. Je pense que c’est peut-être différent d’un missile conventionnel », a-t-il ajouté.
De son côté, la Corée du Nord dit avoir mené un test « crucial » de missile balistique pour renforcer sa dissuasion nucléaire.
Niveau d’alerte relevé pour l’armée sud-coréenne
L’armée sud-coréenne avait prévenu la veille que le Nord, doté de l’arme nucléaire, se préparait à tester un missile balistique intercontinental, voire à procéder à un essai nucléaire, peut-être avant la présidentielle américaine du 5 novembre.
« Le missile balistique est présumé être un missile à longue portée lancé à un angle élevé », a précisé la même source. La Corée du Nord procède généralement aux tirs d’essai de ses missiles les plus puissants et de plus longue portée sur une trajectoire ascendante, c’est-à-dire vers le haut et non vers l’extérieur, pour éviter de survoler les pays voisins.
« Notre armée a relevé son niveau d’alerte et partage étroitement avec les autorités américaines et japonaises les informations concernant le missile balistique de la Corée du Nord, en maintenant un niveau de préparation élevé », a ajouté l’état-major de Séoul.
Le tir a eu lieu quelques heures seulement après que les chefs de la défense des Etats-Unis et de la Corée du Sud ont appelé Pyongyang à retirer ses troupes de Russie, où, selon Washington, quelque 10 000 soldats ont été déployés en vue d’une éventuelle action contre les forces ukrainiennes.