

La Chine conteste mercredi 9 juillet avoir visé avec un laser un avion allemand en mer Rouge comme l’en a accusée l’Allemagne mardi, jugeant ces allégations « complètement incompatibles avec les faits ».
« Les deux parties doivent adopter une attitude pragmatique, renforcer la communication en temps opportun et éviter les malentendus et les erreurs de calcul », a déclaré la porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, Mao Ning, en conférence de presse.
L’Allemagne a affirmé mardi qu’un avion de son armée de l’Air a été pris pour cible le 2 juillet par un laser chinois en mer Rouge. « Nous avons des indices clairs selon lesquels il y a eu un usage de laser par un navire de guerre chinois contre notre avion », a affirmé Mitko Müller, porte-parole du ministère allemand de la défense, mercredi lors d’un point presse régulier du gouvernement.
L’ambassadeur de Chine à Berlin convoqué
L’ambassadeur de Chine à Berlin a été convoqué par le ministère allemand des affaires étrangères. Lors de cet entretien, l’Allemagne a exprimé sa volonté « que de tels incidents ne se répètent pas », a fait savoir la porte-parole du ministère Kathrin Deschauer.
L’avion participait à l’opération « Aspides » de l’Union européenne, pour protéger le trafic maritime contre les attaques des rebelles Houthis au Yémen. Jusqu’à 700 soldats allemands participent à l’opération « Aspides » (« bouclier », en grec ancien).
Celle-ci vise à protéger cette importante route commerciale contre les attaques des rebelles houthistes yéménites, qui s’en prennent aux navires marchands depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza. Plusieurs autres pays membres de l’Union européenne contribuent à l’opération « Aspides », notamment la Belgique, l’Estonie, la Finlande, la France, la Grèce, l’Italie, la Lettonie, les Pays-Bas et la Suède.
L’avion allemand a été visé « sans raison ni contact préalable » par un navire de guerre chinois lors d’un vol de surveillance de routine, a précisé un porte-parole du ministère allemand de la défense à l’Agence France-Presse (AFP). En utilisant le laser, le navire chinois « a pris le risque de mettre en danger des personnes et du matériel », a-t-il ajouté, sans préciser la nature du laser utilisé.
La Chine déjà mise en cause plusieurs fois
La porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, Mao Ning a signalé que les bâtiments chinois effectuaient des missions d’escorte dans le golfe d’Aden et dans les eaux somaliennes, « contribuant ainsi à la sécurité des voies de navigation internationales ».
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La Chine a déjà été mise en cause à plusieurs reprises pour des actions d’intimidation maritime au moyen de lasers. En février 2023, un bateau de sa marine avait été accusé d’avoir utilisé un « laser de type militaire » en direction d’un navire des garde-côtes philippins dans la mer de Chine méridionale. En 2022, l’Australie avait accusé l’armée chinoise d’avoir pointé un laser militaire sur un de ses avions au nord de l’Australie.
La Chine dispose depuis 2017 d’une base militaire à Djibouti, ouvrant sur le golfe d’Aden, au débouché de la Mer rouge, qui permet à Pékin de sécuriser ses énormes intérêts géopolitiques et économiques (transports, industrie, énergie) dans la région.