Des sirènes d’alerte ont retenti à Tel-Aviv et dans le centre d’Israël, dimanche 26 mai, pour que les habitants se mettent à l’abri à la suite de tirs de roquettes en provenance de la bande de Gaza. Cette alerte survient après plusieurs mois de calme relatif dans cette région du pays. Au moins trois explosions ont été signalées dans le centre d’Israël, selon des journalistes de l’Agence France-Presse (AFP).
L’armée israélienne a déclaré qu’au moins huit roquettes avaient été tirées de Rafah, à l’extrême sud de la bande de Gaza, vers le centre du pays. L’armée a affirmé que « certaines des roquettes [avaient] été interceptées ».
Dans un message publié sur Telegram, la branche armée du Hamas a revendiqué l’attaque. « Nous avons bombardé Tel-Aviv avec un important barrage de roquettes en réponse aux massacres sionistes contre les civils », ont écrit les Brigades Ezzedine Al-Qassam dans un message mis en ligne quelques minutes après que des sirènes d’alerte ont retenti dans le centre d’Israël.
Réouverture du poste-frontière de Rafah
Des camions d’aide en provenance d’Egypte ont commencé à entrer dans la bande de Gaza, dimanche, par le point de passage israélien de Kerem Shalom, selon Al-Qahera News, un média proche des services de renseignement égyptiens. « Deux cents camions » ont quitté le côté égyptien du poste-frontière de Rafah – accès au sud de la bande de Gaza fermé depuis qu’Israël a pris le contrôle du terminal côté palestinien – pour se diriger vers Kerem Shalom, quelque 4 kilomètres plus au sud.
Israël, qui mène des opérations militaires à Rafah, a pris le contrôle au début de mai du poste-frontière, et le passage d’assistance humanitaire est bloqué depuis. L’Egypte refuse de rouvrir le poste-frontière de Rafah tant que les troupes israéliennes contrôlent le côté palestinien.
Al-Qahera News n’a pas précisé combien de camions avaient passé les contrôles, mais a rapporté que « quatre camions de carburant » avaient déjà traversé et se dirigeaient vers des hôpitaux. Toute l’aide en provenance d’Egypte est inspectée par les autorités israéliennes et distribuée par l’intermédiaire des Nations unies.
Israël bombarde la bande de Gaza
L’armée israélienne a mené, dimanche, de nouveaux bombardements dans la bande de Gaza, au moment où s’intensifient les efforts diplomatiques en vue d’une reprise des négociations pour parvenir à une trêve dans le territoire palestinien, associée à la libération d’otages.
Des frappes aériennes et des tirs d’artillerie ont de nouveau visé le nord et le centre du territoire, ainsi que Rafah, d’où ont fui des centaines de milliers de personnes.
En vingt-quatre heures, au moins 81 morts supplémentaires ont été recensés, portant le bilan à 35 984 morts, essentiellement des civils, depuis le début de la guerre déclenchée par l’attaque du Hamas le 7 octobre sur le territoire israélien, selon des données du ministère de la santé de Gaza dirigé par le Hamas, le mouvement islamiste palestinien.
Le procureur de la CPI s’explique dans le « Sunday Times »
Quelques jours après avoir demandé des mandats d’arrêt contre le premier ministre israélien et des dirigeants du Hamas, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, déclare, dans un entretien au journal britannique The Sunday Times, que « personne n’est autorisé à commettre des crimes de guerre ou des crimes contre l’humanité ».
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« Notre travail ne consiste pas à nous faire des amis, commente le procureur de la CPI. Nous devons souligner la valeur égale de chaque enfant, de chaque femme, de chaque civil dans un monde de plus en plus polarisé. »
« On ne peut pas avoir de doubles standards », ajoute-t-il, assurant que « le monde observe la situation » à Gaza et en Israël. Pour l’Amérique latine, l’Afrique, l’Asie, c’est « un point de cristallisation ».
« Les Etats puissants sont-ils sincères lorsqu’ils affirment qu’il existe un ensemble de lois ou ce système fondé sur des règles est-il un non-sens, un simple outil de l’OTAN et d’un monde postcolonial ? », demande-t-il. Le procureur de 54 ans se défend de toute équivalence entre Israël, « avec sa démocratie et sa Cour suprême », et le Hamas. « Israël a tout à fait le droit de protéger sa population et de récupérer les otages, a affirmé M. Khan. Mais personne n’a le droit de commettre des crimes de guerre ou des crimes contre l’humanité. »
Le procureur évoque la situation dans la bande de Gaza, « le fait que l’eau ait été coupée, (…) que les personnes faisant la queue pour de la nourriture aient été prises pour cible ». « C’est l’ensemble du schéma qui est révélateur. Nous l’avons analysé de manière objective et rationnelle », conclut-il.