La boxeuse Imane Khelif, victime d’une polémique sur son genre, porte plainte après des fuites d’un prétendu rapport médical

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L’Algérienne Imane Khelif, médaillée d’or, pose sur le podium lors de la cérémonie de remise des médailles lors des Jeux Olympiques de Paris 2024 au stade Roland-Garros, à Paris, le 9 août 2024.

Exposée médiatiquement lors des Jeux olympiques de Paris, la boxeuse Imane Khelif avait été victime d’une campagne de haine et de désinformation sur son genre. La boxeuse algérienne, médaillée d’or de la catégorie des moins de 66 kg, prépare une action en justice à la suite de la publication d’articles prétendant dévoiler son dossier médical, a-t-on appris mercredi 6 novembre auprès du Comité international olympique (CIO).

« Nous comprenons qu’Imane Khelif a intenté une action en justice contre les personnes qui ont commenté sa situation pendant les Jeux olympiques de Paris 2024 et qu’elle prépare également une action en réponse aux derniers articles de presse », écrit le CIO dans un communiqué. « Le CIO ne fera aucun commentaire tant qu’une action en justice est en cours, ni sur les articles des médias concernant des documents non vérifiés dont l’origine ne peut être confirmée. »

Le média en ligne francophone Le Correspondant a relancé récemment la polémique, affirmant dans un article publié fin octobre que Khelif était porteuse des chromosomes masculins XY. Le média dit s’appuyer sur un rapport non authentifié qui aurait été rendu par l’hôpital du Kremlin-Bicètre, en région parisienne, et l’hôpital Mohamed Lamine Debaghine, à Alger.

Enquête ouverte

Au cours des Jeux olympiques de Paris, la boxeuse s’était retrouvée malgré elle au centre d’une controverse sur son genre, menée par les milieux conservateurs. Celle-ci trouve son origine dans son exclusion des championnats du monde de boxe disputés en mars 2023. Selon la Fédération internationale de boxe (IBA), Imane Khelif avait alors échoué à un test destiné à établir son genre.

Non reconnue par le monde olympique, l’IBA a refusé de préciser quel type de test avait été pratiqué, alors que le CIO avait, lui, estimé qu’elle pouvait participer aux Jeux dans le tournoi féminin. La boxeuse algérienne avait été victime sur les réseaux sociaux d’attaques, empreintes de racisme, la présentant comme un « homme combattant des femmes ».

« Je suis une femme forte avec des pouvoirs spéciaux. Depuis le ring, j’ai envoyé un message à ceux qui étaient contre moi », avait réagi Imane Khelif après sa victoire. Par le passé, Khelif a toujours participé à des tournois féminins de boxe, y compris lors des JO-2020, sans que sa participation ne suscite la moindre polémique.

« Le CIO est attristé par les attaques dont Imane Khelif fait actuellement l’objet », a ajouté l’instance olympique, précisant : « Comme pour les précédentes compétitions olympiques de boxe, le sexe et l’âge des athlètes ont été déterminés sur la base des informations figurant sur leur passeport. » Une enquête a été ouverte en août par la justice française après une plainte pour cyberharcèlement aggravé déposée par la jeune femme.

Le Monde avec AFP

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