

A la suite d’efforts de médiation américains, la Biolorussie a libéré, jeudi 11 septembre, 52 prisonniers politiques, dont l’opposant historique, Nikolaï Statkévitch, ont fait savoir un responsable, des médias et une ONG.
Le président lituanien, Gitanas Nauseda, a écrit sur X « 52 prisonniers ont franchi en toute sécurité la frontière lituanienne en provenance de [la Biélorussie], laissant derrière eux les barbelés, les fenêtres munies de grilles et la peur constante », a-t-il ajouté. Selon l’agence de presse étatique biélorusse Belta, aux côtés de Biélorusses, quatorze étrangers ont aussi retrouvé la liberté : six Lituaniens, deux Lettons, deux Polonais, deux Allemands, un Français et un Britannique.
Lors d’une conférence de presse, M. Nauseda a précisé que parmi les personnes libérées se trouvaient « des figures de l’opposition, des journalistes et des participants à des manifestations ». Il s’est déclaré « profondément reconnaissant envers les Etats-Unis et personnellement envers le président Donald Trump pour leurs efforts continus en faveur de la libération des prisonniers politiques ».
« Les Etats-Unis se félicitent de la poursuite des libérations de prisonniers politiques [en Biélorussie] après l’implication du président Trump », a déclaré un responsable du gouvernement sous le couvert de l’anonymat à l’Agence France-Presse, assurant que Washington « continuera à travailler pour la libération de près de 1 300 prisonniers politiques restants » dans le pays.
Washington lève ses sanctions contre Belavia
Selon l’ONG Viasna, qui documente les persécutions politiques en Biélorussie, Nikolaï Statkévitch, un opposant historique au président Alexandre Loukachenko, fait partie des personnes libérées. Depuis 1999, M. Statkévitch avait été emprisonné à plusieurs reprises avant d’être arrêté en mai 2020 puis condamné à quatorze ans de prison. Depuis deux ans et demi, il était détenu au secret et ses proches ne recevaient plus de nouvelles de lui.
Selon le média d’opposition biélorusse Nacha Niva, il aurait refusé, pour l’heure, avec d’autres militants libérés, de quitter la Biélorussie, et se trouverait en fait dans la zone entre la frontière biélorusse et lituanienne.
Parmi les personnes libérées figure également la ressortissante lituanienne Elena Ramanauskiené, emprisonnée l’année dernière pour espionnage, selon le président, Gitanas Nauseda. La radio RFE-RL a aussi rapporté la libération de son journaliste Igor Lossik après cinq ans de détention pour des accusations qu’il dénonce comme de nature politique.
Ces libérations interviennent dans la foulée de la visite jeudi en Biélorussie d’un responsable américain, John Cole, envoyé spécial adjoint auprès du président Donald Trump. M. Cole a annoncé à la télévision d’Etat locale que Washington levait les sanctions contre la compagnie aérienne nationale de Biélorussie, Belavia. « A partir de maintenant, nous levons les sanctions contre Belavia. Pour le moment, elles sont levées », a-t-il déclaré lors d’une rencontre avec le président, Alexandre Loukachenko, un proche allié de Moscou.
La Biélorussie a procédé à plusieurs libérations de prisonniers politiques ces dernières années. En juin, quatorze d’entre eux avaient retrouvé la liberté, dont Sergueï Tikhanovski, le mari de Svetlana Tikhanovskaïa, la cheffe de file de l’opposition biélorusse en exil.